Before the Dawn
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 Park Sae Byeog | The Dawn

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AuteurMessage
Park Sae Byeog | The Dawn
Bossy ManagerBossy Manager
Park Sae Byeog | The Dawn

Age : 48
Localisation : Seoul

Park Sae Byeog | The Dawn Empty
MessageSujet: Park Sae Byeog | The Dawn   Park Sae Byeog | The Dawn Icon_minitimeSam 9 Juil - 19:39



Park Sae Byeog | The Dawn




Dénomination

Nom - Park
Prénom - Sae Byeog
Surnom - The Dawn
Origine

Âge - 35 ans
Anniversaire - 25 octobre
Origine - Seoul, Corée du Sud
Occupation - Manager du Before the Dawn


Park Sae Byeog | The Dawn Spacer-2

Fiche santé

Taille - 1,81 m
Poids - 68 kg
Groupe sanguin - O+
Sexe - Masculin
Orientation - Hétérosexuel
Maladie(s) - Amputé jusqu’au genou de la jambe gauche
Opinions personnelles

Prostitution - Indifférent mais ne l’encourage pas ni ne s’y adonne
Drogue - Ne prend pas de drogues
Alcool - Ne boit pas, ou alors rarement
Tabac - Ne fume plus
Park Sae Byeog | The Dawn Spacer-2
Vie


Personnalité -

Ayant passé la majeure partie de sa vie seul, Sae Byeog n’est pas un être très social. Sans être asocial, il préfère travailler de son côté, individuellement. C’est un homme sérieux et patient, il n’abandonne pas facilement. Il traite l’injustice avec mépris, et est prêt à laisser une chance à n’importe qui, mais gare à ceux qui le trahissent, car il ne pardonne pas facilement. À cause de son enfance difficile, il se sent naturellement plus proche des adolescents turbulents qui ont de gros problèmes avec leur famille - ils forment d’ailleurs une bonne partie de ses employés. Au contraire, Sae Byeog est antipathique envers la gente féminine : il considère les femmes comme des êtres mièvres qui ne savent que profiter de leur prochain à leur avantage. C’est principalement à cause de ces opinions divergentes qu’il a décidé de fonder le club, aidant les gamins dans le besoin tout en se moquant des demoiselles qui pensent trouver l’amour dans leurs bras. Il est cependant très professionnel et ne laisserait jamais l’une des clientes de son club deviner qu’il les trouve toutes pitoyables. Sae Byeog n’est pas un patron intransigeant, mais il tient à ce que ses employés soient tout aussi professionnels que lui-même et un host qui cause trop de drama sera renvoyé sans plus de façons.

Physique -

Sae Byeog a les cheveux mi-longs et brun foncé. Quand il ne les attache pas en queue de cheval serrée, il les laisse onduler négligemment autour de son visage. Ses yeux sont bruns également. Sa jambe gauche est amputé jusqu’au genou; il porte donc une prothèse. Comme Sae Byeog porte toujours des pantalons longs, les gens ne devinent, pour la plupart, pas qu’il a cette infirmité. Cependant, la prothèse étant loin d’être confortable, Sae Byeog a tendance à boiter. Il lui est aussi pratiquement impossible de courir. Malgré cela, il met un point d’honneur à s’entrainer tous les jours, ne serait-ce que pour pouvoir être encore capable de se défendre si quelqu’un vient pour lui faire rendre des comptes. Il n’est pas fan des habits chics et, en dehors du travail, s’habille simplement. Il a un look assez négligé mais reste toujours propre et présentable. En le croisant, plusieurs auront l’impression de faire face à un adolescent rebelle ayant grandi trop vite ou à un artiste itinérant.

Histoire -

Arbre généalogique des Park:


Beautiful love stories have tragic ends. That’s why they are beautiful.
This story is not beautiful, but it’s definitely tragic.


~2005~

« Et avant toi, il y avait quoi? »
« Avant moi, c’était la nuit. »

Interloquée, la jeune femme recula d’un pas, se heurtant contre la foule qui se pressait derrière eux. Sae Byeog éclatait de vie dans son t-shirt rouge à moitié décousu, malgré les propos inquiétants qu’il tenait. Ses yeux brillaient d’une lumière dont son interlocutrice n’avaient pas vu l’ombre depuis des mois. D’ailleurs, cela faisait déjà quelques temps qu’ils ne s’étaient pas croisés, étant donné la façon désastreuse dont ils s’étaient quittés la dernière fois. Ce qui n’avait rien pour rassurer la demoiselle, c’était la manière dont Sae Byeog semblait avoir écarté toutes ses rancunes du revers de la main, alors même qu’il l’avait croisé dans la rue, et emmené dans cet endroit, par la suite. « Sae Nom n’en saura rien », avait-il dit, tout ce qu’il fallait pour l’angoisser encore plus. Il l’avait entrainé en marchant de plus en plus vite, parlant à une vitesse encore plus folle, surexcité. Mi Cha le suivait, comprenant un mot sur deux, trébuchant sous la poigne du jeune qui la tirait. Elle l’écoutait, de plus en plus préoccupée, raconter comment il s’était trompé et qu’il avait réalisé des choses. Qu’il était devenu un nouveau lui. Que son « moi » existait maintenant pleinement et qu’il s’était réveillé d’une période noire, obscure. La gorge sèche, Mi Cha lui avait demandé ce qu’il y avait avant lui. Une réponse obscure, encore. Un silence parmi le brouhaha des gens lui fit remarquer que Sae Byeog ne souriait plus. Elle n’entendit pas ce qu’il lui demanda, mais elle avait tellement redouté la question qu’elle devina les mots sur ses lèvres. Elle tourna les talons et courut en bousculant l’assemblée jusqu’à disparaître.

« Comment va Hwang Hon? »

Les yeux fermés, Sae Byeog sourit en glissant les doigts sous son t-shirt. Une télécommande était collée contre son torse, déformant à peine son vêtement. Son index appuya sur le bouton principal sans trembler. La déflagration éclata près de lui, beaucoup trop près, beaucoup plus près que ce qui avait été prévu. La bombe a été déplacée. L’explosion lui arrache un cri qu’il n’entendit pas. La chaleur de l’explosion et les hurlements de la foule, tout se mêlaient à sa propre douleur jusqu’à ne former plus qu’une masse informe de souffrance. Il s’évanouit.

~1975~

Il était né dernier d’une famille de cinq enfants. Une fille était l’aînée et Sae Byeog avait trois autres frères. La famille était, sans aller jusqu’à dire riche, très aisée. Les cinq enfants se suivirent les uns après les autres dans les écoles privés les plus importantes de Seoul, une diminution de la qualité des élèves étant cependant remarquée au fil des ans. Sae Byeog marqua le point nadir de cette chute de popularité chez ses professeurs. Ceux-ci désapprouvaient le comportement des deux plus jeunes garçons de la famille, Sae Min et Sae Byeog. Le plus vieux entrainant le plus jeune dans des jeux dangereux, ce fut bientôt la maisonnée au complet qui se révolta contre les enfants. Sae Min n’avait que quinze ans mais il avait déjà tracé tout son destin. Écœuré par l’argent facile que faisait son père avec son entreprise d’électronique, il boycottait intégralement le système. Pourtant, l’adolescent avait tout pour réussir, et on le croyait franchement capable d’être le prochain directeur de la compagnie, dans quelques années. Rien n’y faisait. Pire encore : Sae Min trouva un allié dans son jeune frère et lui transmit ses valeurs nihilistes, au grand désespoir des adultes de leur entourage. Sae Byeog avait dix ans quand, un soir d’octobre, son frère rentra d’une de ses nombreuses fugues. Le gamin regardait son aîné avec respect tandis que celui-ci lui transmettait des informations d’importance capitale, selon ses propres dires. Sae Min repartit dans la nuit, peu de temps après. On retrouva son corps dans le fleuve Han, trois jours plus tard. Il aurait sauté du pont de Seongsan.

Ce fut, bien évidemment, un choc très dur pour le jeune Sae Byeog. Paradoxalement, cet événement le sauva néanmoins d’une chute dangereuse vers laquelle son frère l’entrainait inexorablement. Avec les années, le jeune élève redressa son comportement scolaire et devint un étudiant correct, à défaut de modèle. On avait su le ramener sur l’étroite ligne entre le bien et le mal qui avait jusqu’à lors régit sa vie; mais on oublia de lui donner des indications pour cerner cette ligne…

Sans idéal vers qui se tourner, Sae Byeog errait un peu à l’aveuglette dans son monde. Il n’avait pas vraiment d’amis puisque l’ancienne bande à son frère avait disparue sans qu’il n’en revoie jamais l’ombre. Il n’était pas non plus un garçon très sociable. Ses fréquentations étaient disparates et duraient très peu de temps.

Lee Mi Cha fut la deuxième personne qui sut faire s’ouvrir Sae Byeog sur lui-même. Il avait 15 ans lorsqu’il la rencontra. C’était la seule à s’être arrêtée pour lui parler, alors que, penché au-dessus de la rambarde du pont de Seongsan, il pleurait toutes les larmes de son corps. Cinq ans après la mort de son frère, un mal-être intense continuait de l’habiter. Il ne voyait pas où la vie le menait tandis que, d’un côté, sa famille le poussait pour qu’il fasse de bonnes études et que, de l’autre côté, son père ne lui destinait aucun poste intéressant au sein de sa compagnie. Désespéré, Sae Byeog regardait l’eau filer quelques mètres en dessous de ses pieds. Comment Sae Min avait-il trouvé la force de franchir le garde-fou? Avait-il songé un seul instant à son jeune frère avant de sauter?

« Yaaah!1 »

Une main le fit pivoter dos à la balustrade d’un mouvement brusque. Une cigarette enfoncée entre les dents, une jeune femme le regardait d’un air absent. Elle empestait l’alcool si intensément que Sae Byeog eut un haut le cœur et arrêta par le fait même de pleurer.

« Dis-moi… »

Elle fourragea un moment dans son corsage tandis que Sae Byeog retenait sa respiration, partagée entre l’idée de fuir l’étrangère et la curiosité. Elle sortit finalement un morceau de papier de ses vêtements et le déplia lentement en plissant les yeux. Elle l’agita devant le nez de son interlocuteur tout en parlant d’une façon de plus en plus inarticulée.

« Tu sais où s’est? J’ai pas vu filé le temps, tu vois, et je vais être en retard pour bosser… Et impossible de trouver mon chemin, tu vois? Tu veux bien m’aider, eh? »

Sae Byeog arracha le carton de la main de l’inconnue pour pouvoir le lire. Une adresse y était inscrite avec une heure : 13h15. Il jeta un coup d’œil à sa montre : il était 13h10. Sans réfléchir, il fit signe au premier taxi qui passait et s’y engouffra avec la jeune femme qui tenait à peine debout.

« Il va falloir se dépêcher… »

Il confia l’adresse au chauffeur, qui jeta un regard écœuré à l’inconnue presque assommée par l’alcool avant de se mettre en route. Une dizaine de minutes plus tard, il se gara devant un édifice immense. Sae Byeog s’apperçu qu’il s’agissait en fait d’un hôtel haut de gamme. Le conducteur se tourna vers ses clients, la main déjà tendue pour prendre son dû. Sae Byeog n’avait pas d’argent sur lui et, soudainement mal à l’aise, se tourna vers sa nouvelle connaissance. Elle le dévisagea un instant, les sourcils froncés, puis comprit finalement et balança un portefeuille sur les genoux de son cadet. Elle sortit sans l’attendre, grimpant difficilement les escaliers menant à l’entrée. Surpris, Sae Byeog régla le taxi et sortit à sa suite, agitant son portefeuille au-dessus de sa tête pour lui indiquer qu’elle l’avait oublié.

« Madame, madame! »

Elle s’arrêta et se tourna vers lui, l’air insultée. Lorsque Sae Byeog fut à sa hauteur, elle lui attrapa le menton et déclara d’un ton beaucoup plus stable qu’auparavant.

« Tu m’appelles encore comme ça et je t’arraches les yeux! J’ai l’air d’avoir 50 ans peut-être? Appelle-moi noona, ça suffira. »

Elle l’attrapa par le bras et le tira derrière elle tandis qu’ils passaient les portes d’entrées.

« Viens, j’ai encore besoin de toi. »

Le hall était immense, même pour un garçon habitué à un certain luxe. La jeune femme se dirigea au bureau de la réception. Ce n’est qu’en l’entendant demander dans quelle chambre était Choi Jun Su que Sae Byeog commença à se demander quel genre de boulot elle pouvait avoir à faire dans une chambre d’hôtel au beau milieu de la journée… Du coin de l’œil, il la détailla de manière plus approfondie : elle avait l’air d’avoir passé une mauvaise nuit, son maquillage avait coulé et ses cheveux étaient sales. Mais elle n’avait pas l’allure de ce que Sae Byeog imaginait qu’une prostituée avait l’air. Elle était jeune et vraiment très jolie, le genre de fille qui n’avait habituellement qu’à sourire pour obtenir ce qu’elle voulait. Mais elle était très saoule, aussi, et ce n’était pas une habitude de fille bien élevée.

Elle s’arrêta brusquement devant une porte et cogna quelques coups, tenant toujours un Sae Byeog confus par le bras. La porte s’ouvrit et plusieurs têtes en sortirent. Leurs visages s’illuminèrent en voyant la jeune femme devant eux. Ils l’entrainèrent à l’intérieur, Sae Byeog aussi.

« Mi Cha ssi! Où étais-tu!? On a déjà perdu une heure à cause de toi! »

L’interpellée s’inclina, entrainant Sae Byeog vers le bas avec elle. Ce-dernier devenait de plus en plus mal à l’aise et ignorait ce qu’il faisait là, dans une chambre d’hôtel, en compagnie d’étrangers.

« Bonjour directeur-nim. »

L’homme s’éloigna en soupirant bruyamment et fit signe à une autre fille, qui s’empressa d’apporter une pile de vêtements à Mi Cha. Celle-ci adressa un clin d’œil amusé à Sae Byeog, le lâcha et entra dans la salle de bain pour, apparemment, se changer.

L’adolescent s’assit par terre, à l’endroit où Mi Cha l’avait laissé, secoué par tout ce qui se passait. Il se sentait honteux de l’avoir prise pour une prostituée; l’équipe et le matériel présent dans la chambre laissait plutôt présager qu’elle était modèle, mannequin, ou actrice. Ils devaient probablement tourner ou photographier une publicité pour l’hôtel. Mais pourquoi l’avait-elle emmené avec elle? Si personne ne lui parlait ni ne lui accordait d’attention, il savait tout de même qu’il n’était pas à sa place sur un plateau de tournage. Au moment où il allait sortir, Mi Cha ouvrit la porte de la salle de bain. Sae Byeog ne put empêcher son estomac de se contracter en la regardant : elle était splendide. Elle semblait avoir dessaoulé et le regardait d’un air triste.

« Attends, t’en vas pas tout de suite. Je voulais te remercier de m’avoir aidée. Tu veux aller manger un ramyun quand j’ai fini? Ça va pas être très long… »

La main sur le cadre de la porte, Sae Byeog dévisagea son aînée d’un air surpris et acquiesça tranquillement de la tête. Elle sourit et bondit dans la salle pour passer sous les soins des coiffeurs et maquilleurs. L’adolescent l’observait d’un air absent, hypnotisé par cet étrange personnage, tandis qu’elle se mouvait comme un poisson dans l’eau devant les flashs des caméras.

Une heure plus tard, c’était fini.

~1991~

Plus tard, devant les journalistes, Lee Mi Cha n’aurait su dire ce qui lui avait plu chez le jeune Park Sae Byeog. Elle assurait toutefois que ça avait été le coup de foudre instantanément entre elle-même et l’adolescent. Et la presse en était ravie. Et cela suffisait.

Leur situation réelle était loin d’être aussi idyllique que Mi Cha voulait bien le laisser entendre. La jeune femme buvait beaucoup et fumait davantage encore. Les parents de Sae Byeog ne se tenaient plus de rencontrer leur belle-fille mais il n’en avait jamais été question entre les deux amants. L’adolescent considérait son aînée comme un diamant qu’il ne pouvait toucher qu’à cause de circonstances très spéciales. Mi Cha regardait quant à elle son cadet d’un œil attendri, l’associant tristement à un prince charmant qui saurait la sortir de ses problèmes.

Le mannequin promenait Sae Byeog d’évènement mondain en évènement mondain, l’habillant de la tête aux pieds et lui dictant sa conduite. Il lui obéissait aveuglement, fasciné par les drames qui hantait le cœur de Mi Cha. Elle lui rappelait Sae Min, un autre être torturé par des démons invisibles qu’il était le seul à entendre. Sae Byeog ne partageait pas leur dégoût du monde, mais il le comprenait. À la façon dont Sae Min avait été traité différemment à la seconde où on avait compris son potentiel, Mi Cha avait eu droit au même sort favorable pour ses beaux yeux. Cet attrait de l’espèce humaine envers eux ne leur avait pas plu et tous deux, Sae Min comme Mi Cha, avaient acquis un dédain immense pour leurs semblables.

Loin des regards, Mi Cha redevenait elle-même, consommant bouteille de soju sur bouteille de soju. Elle louait une chambre d’hôtel où elle s’enfermait avec son cadet pour n’en ressortir qu’après quelques jours, encore plus amochée qu’elle ne l’était avant d’y entrer. Sae Byeog s’habitua rapidement à ces évasions, c’était devenu leur routine de couple. Ils buvaient, s’unissaient, fumaient et s’endormaient. Et recommençaient. Mi Cha parlait. Sans arrêt. Elle disait tout ce qui lui traversait le cœur et l’esprit. Et lui l’écoutait. Il buvait ses paroles comme si elles avaient été du nectar divin. L’espace que Sae Min avait laissé vacant semblait s’ajuster parfaitement à l’espace que Mi Cha prenait dans le fort intérieur de Sae Byeog.

Sae Byeog était heureux dans cette mécanique étrange qui le liait à Mi Cha. Il se sentait bien en entrant dans leur chambre, dans cet espace de pure franchise que lui partageait sa noona. Il passait moins de temps chez lui mais cela améliorait ses relations avec les autres membres de sa famille. Il assistait religieusement à ses cours et leur accordait plus d’attention qu’il ne l’avait jamais fait. Les crises nihilistes de Mi Cha rendaient Sae Byeog plus vivant, comme si la force que la jeune femme mettait à vouloir se détruire convainquait son cadet de se battre pour vivre. Il était bien à sa place dans ce monde absurde dont elle l’entourait.

~1991~

Park Sae Nom, troisième enfant de la famille Park, n’avait jamais manifesté le moindre intérêt pour son cadet. Il était notoire dans la maison que les deux frères se vouaient mutuellement une très forte haine, sans qu’aucune raison n’eut jamais été mentionnée. On aurait dit qu’ils étaient nés avec cette antipathie et qu’ils allaient mourir avec. Sae Byeog détestait son frère mais jamais il n’aurait pu imaginer que ce dernier vienne le détruire aussi complètement.

Il n’y avait pas eu de signe avant-coureur, pas de rendez-vous manqué ni d’engueulade. Mi Cha n’avait jamais exprimé d’ennui avec Sae Byeog, ni de lassitude. Alors pourquoi l’avait-elle remplacé tout d’un coup, comme ça? Il ne l’avait jamais su. Elle n’avait jamais répondu. Tout ce que Sae Byeog savait c’était qu’en entrant dans leur chambre habituelle, il était tombé sur son frère, Sae Nom.

Il n’avait pas essayé de réfléchir. Il n’en avait pas ressenti le besoin. Pas devant son frère à la taille simplement entourée d’une serviette, qui respirait rapidement et transpirait encore. Pas devant Mi Cha qui ne le regardait même pas, complètement désintéressée de la situation, complètement saoule.

Son poing était parti plus rapidement qu’il ne s’y était attendu. Sae Byeog s’était mis à hurler et à frapper son aîné, dans un tourbillon de douleur et de fureur. Mais un adolescent de 16 ans n’avait pas la force nécessaire pour renverser un adulte de 26 ans. Sae Nom poussa son frère hors de la chambre et ferma la porte derrière lui.

~1991~

Combien de temps Sae Byeog était-il resté devant la porte close? Il n’en avait aucune idée. Lorsque Sae Nom l’avait sorti de force, il était tombé assis, au milieu du couloir. Et il était resté là depuis. À écouter les bruits de l’hôtel, hébété par la douleur, mort d’incompréhension, assommé par une vérité qui n’arrivait pas à se frayer un chemin jusqu’à son cerveau. Comment? Où? Quand? Pourquoi?

Comment se connaissaient-ils? Où s’étaient-ils rencontrés? Depuis quand étaient-ils ensembles? Pourquoi Mi Cha le préférait-il à Sae Byeog? Qu’est-ce que…

Il finit par s’endormir dans un sommeil comateux, étouffé par des larmes qu’il n’arrivait plus à tarir. C'est Mi Cha, penchée sur lui, qui réveilla Sae Byeog.

« Saebie… Qu’est-ce que tu fais encore ici… »

Il ne lui répondit pas, se contentant de fixer son regard dans le sien. La porte de la chambre était ouverte derrière Mi Cha. Sae Nom n’y était pas. Il était parti. Une rage incontrôlable s’empara de Sae Byeog, lui faisant monter les larmes aux yeux. Il se leva brusquement et poussa Mi Cha vers l’arrière, jusqu’à ce qu’ils reviennent tous les deux dans la chambre. La porte claqua et Mi Cha tomba sur le lit. Sae Byeog se coucha sur elle et elle ne résista même pas.

~1991~

Il y avait eu un mariage. Lee Mi Cha devint Park Mi Cha. Il y eut encore une bagarre et Sae Byeog fut définitivement banni de sa famille.

Il n’avait aucune idée de ce qui s’était passé. Il n’avait pas demandé. Il ne voulait pas le savoir. Si Sae Nom avait monté tout ça parce qu’il le détestait, il ne voulait pas le savoir. Si Mi Cha avait préféré l’argent facile à lui, il ne voulait pas le savoir. Tout ce qui l’habitait était une colère inapaisable, un sentiment de trahison si profond que c’était tout ce qui pouvait désormais compter dans sa vie. Tout ce qu’il voulait c’était de ne plus penser à eux, tout ce qu’il pouvait faire était de frapper son frère le plus fort possible quand il le croisait.

Sa vie continua comme cela quelques mois. Il errait à gauche et à droite, rentrant parfois à la maison pour immédiatement s’en faire expulser. Il suivait parfois Mi Cha, sans se faire remarquer, et sans essayer d’entrer en contact avec elle. Il ne voulait pas croiser son regard ou avoir le malheur de la toucher. Et il se sentait mal en repensant à la dernière nuit qu’il avait passée avec elle. Non, mal était un doux euphémisme. Sae Byeog se sentait horriblement coupable, plutôt. Il s’était comporté comme un animal et Mi Cha ne l’avait même pas repoussé. Elle avait pleuré silencieusement jusqu’à ce qu’il ait fini puis elle avait disparu quand il s’était endormi. Il l’avait recroisée mais ils ne s’étaient pas parlés - Sae Byeog avait préféré concentrer ses énergies à s’en prendre à son frère. Comment digérer une trahison aussi cuisante? Comment accepter l’inacceptable? Il fallait qu’il passe à autre chose.

Mais, pour autant qu’il le veuille, Sae Byeog n’était pas capable de faire abstraction de toute la douleur qui coulait dans ses veines avec plus de fluidité que son propre sang. En lâche tentative de surmonter sa dépression, il se remit à fumer, errant dans les coins les plus miteux de Séoul, se bataillant à gauche et à droite contre la racaille qui croisait son chemin. Il finit par entrer dans un état mental presque catatonique, un peu moins humain à chaque battement de cils. On ne le cherchait pas, sa famille l’avait purement et simplement radié de leur existence, comme un chien bâtard qu’on aurait abandonné sur le bord de la route. Dans ces conditions, Sae Byeog était un morceau de premier choix pour n’importe quelle organisation criminelle, un pion facile à jouer même sur le plus mauvais des échiquiers.

Les mois d’absences se transformèrent en années tandis que des fréquentations indésirables modelaient le Sae Byeog adolescent pour en faire un adulte obéissant et fanatique de leur cause. Des jeunes terroristes qui s’habillaient en rouge, réclamant l’égalité pour tous, réclamant l’union du Nord et du Sud pour un régime socialiste juste et équitable pour tous; un mouvement qui ne sonnait pas si étranger aux oreilles de Sae Byeog. La seule autre personne qui avait été assez importante dans sa vie pour supplanter la douleur d’avoir perdu Mi Cha était Sae Min. Sae Min et ses idéologies qui divergeaient beaucoup du communisme, mais qui, au fond, apportaient le même sentiment d’appartenance aux personnes en détresse.

Imbriqué de cette façon, Sae Byeog fut capable de se rebâtir intérieurement, en ignorant sa détresse au lieu de la combattre. Ultimement, cela lui fit beaucoup plus de mal que de bien, mais durant les 5 années qu’il passa dans ses t-shirts écarlates, il réussit à se faire croire qu’il était heureux, qu’il avait été appelé à mener sa vie de cette façon, à servir une cause plus grande que lui-même. Puis il apprit que Mi Cha avait eu un petit garçon.

~1997~

Elle était connue. Connue et populaire. Trop pour ne pas devoir l’apercevoir, de temps à autres, au coin d’un magazine. Sae Byeog avait réussi à passer au travers des revues sans y voir le visage maudit, en éliminant systématiquement de ses lectures tout ce qui datait des 20 dernières années - oubliant par le fait même toute notion d’actualité et se battant sans n’avoir aucune idée s’ils obtenaient des résultats. Mais éviter Mi Cha toute sa vie tenait de l’utopie.

Un de leur nouveau membre, une adolescente beaucoup trop jeune pour son propre bien, avait cette passion invétérée pour les journaux à potins. Elle en volait à la pige, les lisait dès qu’ils étaient désœuvrés et les jetait après utilisation. C’est sur la couverture du magazine de la semaine que Sae Byeog avait découvert le visage de celle qui hantait toujours ses rêves avec un titre qui lui avait arraché un hoquet de douleur. Le mal, qui avait était enterré si longtemps, fut d’une intensité telle qu’il laissa Sae Byeog hoquetant.

Park Mi Cha et son adorable garçon : une famille de vedette?

Park Hwang Hon. 5 ans.

C’était une blague. Une très mauvaise blague. Que son neveu - non, il ne pouvait pas être son fils, même si les dates coordonnaient parfaitement, c’était impossible - ait un prénom qui rappelait le sien à un tel point… C’était une coïncidence, bien sûr. Que Sae Byeog signifiasse aurore et que Hwang Hon, au contraire, signifiasse crépuscule. Une jolie coïncidence que neveu et oncle partagent deux prénoms aussi hors de l’ordinaire et aux connotations similaires. Ou pas?

Sae Byeog avait tenu 5 jours avant de foncer chez ses parents. Son humeur s’en était trouvée misérable et son travail avait été si médiocre que son supérieur lui avait proposé quelques filles pour lui remonter le moral - sans succès.

Il savait pertinemment que son frère et sa femme ne vivaient plus avec les Park seniors, mais c’était le seul point où il pouvait aller chercher des informations fiables sur eux. Il ne s’attendait pas non plus à ce que ses parents l’accueillent à bras ouverts, il s’infiltra donc dans la maison, avec pour seul but le carnet d’adresse siégeant dans le secrétaire de son père. Il fut étrangement facile à Sae Byeog de s’infiltrer dans le domaine et d’obtenir les informations qu’il voulait, sans se faire prendre. Il fit un détour par le couloir en sortant, jetant tous les cadres contenant une photo de la jeune famille de Sae Nom sur le sol. Pour la forme. Et parce qu’il ne le supportait pas.

Sae Byeog avait eu le temps de réfléchir. De se morfondre. De se convaincre que les dates coordonnaient trop bien et que c’était louche. Et que les noms… Les noms étaient la dernière preuve dont il avait besoin. S’il n’était pas le père du garçon, Mi Cha avait toutefois voulu attiré son attention de manière significative en le prénommant de cette façon. Ou alors, Sae Nom avait voulu lui faire une blague cruelle - dans cette éventualité, Sae Byeog justifierait sa visite par un poing au visage de son frère.

La jeune famille avait élu domicile dans un quartier chic de la ville, dominant la ville dans leur immense penthouse. On ne le laisserait jamais entrer là-dedans, pensait Sae Byeog en tordant le cou pour apercevoir le sommet de l’édifice. Un mur de protection entourait la propriété et la seule façon d’entrer sans se déchirer un membre sur les barbelés était d’utiliser un poste de communication vidéo devant la grille extérieur. Dans ses jeans sales et un pull-over qui avait connu des jours bien meilleurs, secouant ses cheveux longs et sales, Sae Byeog s’approcha du haut-parleur, grimaçant à la caméra. Une rangée de bouton permettait d’entrer en contact avec l’appartement que l’on souhaitait. Le poste ne dévoilait pas le nom des locataires des lieux, mais Sae Byeog avait trouvé assez d’informations pour pouvoir contacter le penthouse sans problème.

C’était la fin de l’après-midi. Sae Byeog espérait que son frère n’était pas encore rentré, bien qu’il mourrait d’envie de lui faire voir ses jointures de près. Il appuya sur quelques touches, regardant toujours dans l’œil de la caméra. Un grésillement dans le microphone lui signifia que la communication avait été établie. Un silence de mort s’installa. Puis, au bout d’un très long instant, la voix de Mi Cha sortit du haut-parleur, distordue.

« Qu’est-ce que tu veux? »

Le ton était très sec, avec une pointe de nervosité. Sae Byeog fit comme si de rien n’était mais la façon dont elle le recevait lui faisait mal. Il haussa les épaules, se concentrant pour garder son air désinvolte.

« Discuter. Juste discuter. »

Savoir si c’est le mien.

Il y eut un nouveau silence. Un gros bourdonnement suivit et Sae Byeog comprit que Mi Cha lui ouvrait la porte d’entrée. Il s’y engouffra sans demander son reste. Il n’y avait qu’un ascenseur dans le hall et il était déjà au rez-de-chaussée. Il appuya sur le P et s’accula dans un coin en attendant que l’appareil gravisse tous les étages.

~1997~

La conversation avait été calme durant 5 minutes. Le temps que trois banalités volent à travers la pièce et qu’un gamin face une apparition rapidement contenue. Mi Cha avait envoyé son fils dans sa chambre et la façade contenue de Sae Byeog avait explosée en morceaux.

« Qui est le père? »

Le regard de Mi Cha s’était durcit instantanément et sa voix était devenue sifflante.

« Qu’est-ce que tu dis Sae Byeog… »
« Est-ce que c’est le mien? »
« Non! Bien sûr que non. »

Elle s’était levée, l’air furieux. Sae Byeog se demanda si elle buvait toujours autant. Hwang Hon devait avoir une belle enfance avec ces deux crétins comme parents.

« Vous avez fait des tests? »
« Sors d’ici. »
« Est-ce que tu es sûre que c’est le sien! »
« Dégage! »
« EST-CE QUE C’EST MON FILS! »
« FOUS LE CAMP SAE BYEOG! »

Et il était de nouveau dans la rue. Sans réponse. Pousser tout ça hors de sa tête fut plus facile que la première fois et il retourna avec son gang sans que l’incident n’ait plus de répercussions.

~2005~

La bombe devait être placée sur le chemin d’un ministre important. Sous l’estrade où il devait donner une conférence - ou quoi que ce soit du genre. Pas dans la foule, à quelque mètres de Sae Byeog. On lui avait donné un déclencheur à coller sur son corps et sur lequel appuyer quand sa cible serait en vue, ce qu’il avait fait après que Mi Cha ait disparue.

Il s’était réveillé à l’hôpital, le lendemain, avec de très mauvaises nouvelles. Même avant qu’il ne soit tout à fait éveillé, Sae Byeog avait senti une panique immense le gagner. Il était toujours en état de choc, mais il y avait quelque chose que son subconscient avait saisi avant qu’il n’ouvre les yeux. L’odeur des médicaments et des gens malades le situa sans que son cerveau n’ait le temps de se questionner sur l’endroit où il se trouvait. Sae Byeog se réveilla et tout ce qu’il put exprimer fut un long hurlement d’horreur et de douleur. Une demi-douzaine d’infirmières l’entourait, l’air plus ou moins désolées, s’agitant autour de lui pour régler des moniteurs ou essayer de le faire taire. On le rendormit.

On avait dû lui amputer la jambe gauche jusqu’au genou, car l’explosion lui en avait arraché une bonne partie. Sae Byeog était couvert de bandages des pieds à la tête et ne pouvait pas bouger de son lit. D’ailleurs, dès qu’il se réveillait, les infirmières accourraient à son chevet pour le rendormir, car il s’égosillait à en perdre haleine. Personne n’arrivait à le calmer, c’était peine perdue, comme d’éteindre un feu de forêt avec un verre d’eau. On lui administrait donc calmant sur calmant, en attendant que le temps lui apaise un peu l’esprit.

Cela dura quelques semaines. Le corps de Sae Byeog s’était majoritairement remis de ses contusions et sa jambe avait bien cicatrisé, sa présence à l’hôpital n’était donc plus nécessaire. Les médecins diminuèrent graduellement les doses de calmants qu’ils lui administraient, le laissant maintenant éveillé mais pas totalement conscient. Il ne criait plus lorsque les effets des médicaments se dissipaient. Il ne criait plus non plus lorsqu’on le transféra de l’hôpital au poste de police - qui ne rêvait que de l’avoir entre leurs pattes depuis l’attentat.

Il fut jugé et condamné très rapidement, son cas ayant été étudié durant toutes les semaines qu’il avait passé à être soigné. Malgré la gravité de son crime, la justice avait été clémente, considérant que, somme toute, la personne ayant le plus perdue dans cette affaire était Sae Byeog lui-même. En effet, miraculeusement personne n’avait perdu la vie, et les autres victimes de l’attentat n’avaient été que légèrement blessées. Sa peine était à purger dans la communauté; et il devait se trouver un emploi et un logement avant la fin de l’année. C’était sans compter la note que lui avait chargé l’hôpital et que Sae Byeog n’avait pas les moyens de payer. Durant toutes les années qu’il avait passé dans la rue, son gang lui avait fourni tout ce dont il avait besoin. Aujourd’hui, il se retrouvait les mains vides.

La transition fut difficile. Sae Byeog n’arrivait pas, d’un côté, à s’adapter à sa béquille, et de l’autre, à s’adapter à la société. Il ne réussissait ni à trouver un emploi durable, ni un appartement dont il réussissait à payer le loyer à chaque mois sans faute. Au plus profond de son désespoir, il tenta bien quelques appels larmoyants à ses parents mais ceux-ci l’ignorèrent purement et simplement, menaçant même d’alerter la police s’il rappelait. Il obtint la même réaction en téléphonant à sa sœur et son frère le plus âgé : ils n’avaient rien à faire de ses déboires. En désespoir de cause, il tenta même de joindre Mi Cha. Ce fut malheureusement Hwang Hon qui décrocha et Sae Byeog ne put tolérer d’entendre la voix d’un enfant qu’on lui avait volé. Il avait éclaté en sanglots en hurlant que c’était lui, qu’il était désolé et qu’il avait besoin d’aide, jusqu’à ce que Sae Nom prenne le combiné des mains de son fils terrifié, y reconnaisse la voix de son cadet et le repose sur le réceptacle sans lui adresser un mot.

Plusieurs fois, Sae Byeog marcha jusqu’au pont de Seongsan, se demandant s’il aurait mieux valu qu’il saute, lui aussi. Mais la peur de l’inconnu était plus forte que le désespoir et l’homme finissait toujours par retourner à la chambre qu’il occupait.

À force d’errer dans Seoul, il finit par se faire embaucher pour un travail un peu plus stable : responsable de l’entretien d’un club de Hongdae. Ce n’était rien de très glamour, mais c’était un boulot quand même, et cela ouvrit un nouveau monde à Sae Byeog, qui n’avait jamais vraiment fréquenté le quartier universitaire auparavant. Le propriétaire de la boite lui proposa un loyer peu cher, et bientôt Sae Byeog eut pour lui une vie presque normale.

~2010~

La sonnette retentissait une seule fois par mois, et c’était quand le boss venait chercher l’argent du loyer, généralement vers le 5. C’est donc avec surprise, et une bonne dose d’appréhension, que Sae Byeog fut dérangé de son sofa par la sonnette en plein milieu du mois. Il se dirigea vers la porte sur la pointe de son pied, maudissant les mouvements peu subtils que lui imposait sa prothèse. Il demande d’une voix forte.

« Qui est là? »

Il n’obtint aucune réponse. Ça le mis de mauvaise humeur et il ouvrit la porte en coup de vent.

« Bonjour. »

Sae Byeog fut tenté de refermer la porte tout aussi directement mais le regard du jeune homme en face de lui l’empêchait net de bouger. Une quantité incroyable de questions se pressèrent dans la tête de Sae Byeog, le laissant ébahit devant son visiteur. Ce-dernier s’inclina poliment, sans laisser transparaître aucune impression. Qu’est-ce qu’il foutait là? Prétendre ne pas le reconnaitre aurait été stupide mais c’était la seule solution qu’envisageait Sae Byeog à l’instant. Il ne s’y résolut cependant pas et, après un coup d’œil alarmé au gros sac que l’adolescent trainait, il lui demanda :

« Qu’est-ce que je peux faire pour toi Hwang Hon…? »

~2010~

On l’avait fichu à la porte - son père, pour une raison que l’adolescent n‘évoqua pas - et Hwang Hon n’avait absolument aucun endroit où crécher. Son sympathique paternel lui avait coupé les vivres, et il se retrouvait dans la même situation que Sae Byeog, 18 ans plus tôt. Bien que Hwang Hon n’avait jamais rencontré Sae Byeog, il prétendait avoir entendu parler de lui, et avait compris, entre les lignes, qu’il avait été radié de la famille et pourquoi. Sae Byeog n’avait pu réprimer un sourire mauvais en pensant à ce que son neveu avait justement pu entendre à son sujet - et ça le surpris d’autant plus qu’il se présente ainsi devant lui. Crise d’adolescence, probablement. Le gamin cherchait à punir son père de l’avoir lancé dans la nature sans filet pour le rattraper en bas. Il n’allait rester que quelque jours, bien sûr. Comment l’avait-il retrouvé, Hwang Hon ne répondit jamais, et Sae Byeog finit par lâcher prise.

L’homme n’était pas particulièrement content de rencontrer l’enfant qui lui avait fait perdre sa santé mentale pour quelques années. Il avait fait une croix sur sa vie d’avant, un deuil lourd qui avait pris des années à se mettre en place, mais qui était maintenant permanent. Hwang Hon mettait Sae Byeog mal à l’aise, lui qui avait vécu la grande majorité de sa vie en solitaire, sans attendre rien de personne, mais surtout sans devoir rien à quiconque. L’arrivé de l’adolescent l’obligeait à réfléchir à son avenir. Il fallait qu’il prévoit des repas pour deux, et il ne pouvait pas passer quelques jours en dehors de la capitale, suivant ses envies.

Sae Byeog finit par se rendre compte que son neveu n’allait pas à l’école durant ses journées. Il squattait déjà depuis quelques semaines et Sae Byeog ne lui avait rien demandé de plus qu’être propre, mais c’était parce qu’il était convaincu que le gamin poursuivait de hautes études. Il décida de le confronter, un soir, décidé soit à le faire partir, soit à ce qu’il retourne à l’école. Mais la conversation finit en queue de poisson, comme Hwang Hon se leva précipitamment pour « trouver un boulot ».

Il revint au milieu de la nuit, élégamment habillé. Il déclara avoir trouvé un emploi jusqu’à la fin du mois, comme host. Host? Sae Byeog lui jeta un regard bizarre en se demandant ce qu’était encore que cette invention. Hwang Hon se fit un plaisir de lui décrire l’endroit.

Les hosts travaillaient dans un host club. Ils devaient être jeunes, charmants et séduisants, car leur travail était d’envouter les femmes qui venaient les voir. C’était une forme allégé de prostitution où l’on ne vendait pas du sexe, mais de l’amour à l’eau de rose. Les profits provenaient principalement de l’alcool vendu aux clientes, les hosts recevant une grosse commission sur ceux-ci. Malheureusement, le club où Hwang Hon faisait ses débuts n’allait pas survivre encore bien longtemps, dût à une administration faible et peu fiable.

Ce fut suffisant pour titiller l’imagination Sae Byeog. Un endroit employant des jeunes qui avaient absolument besoin d’argent? Un endroit exploitant la fibre sensible de la gente féminine pour faire de l’argent? Il n’avait jamais imaginé qu’un endroit répondant si bien à ses valeurs puisse exister. Il n’y avait plus eu de femmes dans la vie de Sae Byeog depuis Mi Cha. Il n’avait même pas essayé, il savait que rien ne serait comparable. Et il s’était mis à mépriser le sexe faible en bloc. Il ne les haïssait pas, mais ne les respectait pas. Elles adoptaient toutes les mêmes caractéristiques fourbes pour ruiner le cœur des hommes, et il ne s’y laisserait pas prendre deux fois.

Ainsi commença un projet fou : créer un host club. Sae Byeog n’avait aucun diplôme utilisable, ni d’expérience d’emploi satisfaisante. Il avait très peu de notions en management et ignorait les principes du monde du business. Mais il était patient. Et persévérant.

Avant la fin du mois, Sae Byeog, avec l’oreille attentive de Hwang Hon qui lui donnait quelques pistes, avait trouvé l’emplacement idéal pour le Before the Dawn à en devenir. Cependant, il ne réussissait pas à trouver le financement nécessaire pour le projet. Aucune banque n’acceptait de lui faire un prêt à cause de son casier judiciaire. Il ne pouvait faire affaire avec un prêteur sur gage pour les mêmes raisons. Coincé dans cette impasse, il parla de son problème à ses collègues de travail, annonçant par la même occasion son départ. Ses efforts portèrent finalement fruits, comme il reçut un coup de téléphone d’un homme dont le patron souhaitait investir dans son projet. Du jour au lendemain, Sae Byeog avait accès à un compte en banque contenant une petite fortune.

Le BtD fut immédiatement mis en construction. Sae Byeog acquit la petite bâtisse à un prix raisonnable. Avec l’aide de Hwang Hon, il fut assez rapide de la remettre sur pieds. L’adolescent semblait avoir un don inné pour trouver des lots de meubles chics et peu chers. Des affiches furent posées, pour recruter des employés et faire de la publicité. Petit à petit, l’entreprise se développa et fut fin prête pour l’ouverture.

Si le club a subsisté jusqu’ici, l’avenir n’est toutefois pas aussi sûr qu’on puisse l’espérer. Les dramas entre les hosts et les clientes pourraient bien avoir raison de l’endroit, sans parler du mystérieux bienfaiteur qu’il faudra éventuellement rembourser.
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