Before the Dawn
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 Shin Mee Kyung | Jung Ran

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AuteurMessage
Shin Mee Kyung | Jung Ran
Shin Mee Kyung | Jung Ran

Age : 44
Localisation : Là où elle ne devrait pas ^^

Shin Mee Kyung | Jung Ran Empty
MessageSujet: Shin Mee Kyung | Jung Ran   Shin Mee Kyung | Jung Ran Icon_minitimeDim 19 Juin - 15:11



Shin Mee Kyung | Jung Ran




Dénomination

  ■ Nom - Shin
  ■ Prénom - Mee Kyung
  ■ Surnom – Jung Ran
Origine

  ■ Âge – 32 ans
  ■ Anniversaire - 21 Février
  ■ Origine – Séoul, Corée
  ■ Occupation – créatrice de mode, pdg de la très fameuse maison de haute couture Na Yung, et consultante pour la maison de production Sang-ok Millenium
 

Shin Mee Kyung | Jung Ran Spacer-2

Fiche santé

  ■ Taille - 1m65
  ■ Poids – 52 kilos
  ■ Groupe sanguin - A
  ■ Sexe - Féminin
  ■ Orientation – Hétérosexuelle (possiblement bisexuelle)
  ■ Maladie(s) - aucune
Opinions personnelles

  ■ Prostitution – ne s'y adonne pas
  ■ Drogue – n'en consomme pas
  ■ Alcool – en consomme peu
  ■ Tabac – n'en consomme pas
Shin Mee Kyung | Jung Ran Spacer-2
Vie


      ■ Personnalité – Sage et discrète, Mee Kyung écoute et observe plus qu'elle ne parle. Elle est plutôt secrète quand à sa vie privée, mais comme elle a beaucoup de mal à s'ouvrir aux avances des hommes, il n'y aurait pas grand chose à en tirer. A la peur de l'abandon, elle préfère mettre un terme à ses histoires, prenant ses jambes à son cou un peu malgré elle.
Mee Kyung est faite de contraste. De révolte et d'esprit de famille. De douleur et de douceur. Endurante à la souffrance physique, elle angoisse qu'on puisse à nouveau l'atteindre là où ça fait vraiment mal. Le psychologique et le coeur. La justice n'ayant jamais été rendue pour les abus qu'elle et sa soeur ont subis, elle n'a jamais tout à fait pu tourner cette page. Elle s'est sentie utilisée et salie, trompée, pervertie, et parfois elle ne peut s'empêcher de penser qu'il est peut-être ailleurs, avec d'autres enfants, et l'angoisse et la culpabilité la saisissent jusqu'à lui faire monter les larmes aux yeux. De plus, la façon soudaine avec laquelle son père a mis le jardinier à la porte de chez eux a, en quelque sorte, volé à l'enfant de son rôle dans la fin de leur histoire. Aussi a-t-elle subit cette rupture plus qu'autre chose, privée du mot de la fin. Le plus grand secret entourant cette histoire réduisit à néant et pour toujours les chances, même minces, de la jeune fille d'obtenir des explications de la part du jardinier – même insatisfaisantes – et, également, lui a renvoyé les gestes du jardinier comme une faute qu'elle aurait commise et dont elle devrait porter la culpabilité toute sa vie.
Très perturbée et fragilisée par cette histoire – dont elle est ressortie avec une vision monstrueuse et perverse d'elle-même et un manque cruel de confiance en soi – c'est le dessin qui lui a permis de s'exprimer et, plus tard, l'image qu'elle se créait.

Jamais elle ne se met à crier, jamais elle n'a un geste de violence. Ou, du moins, très rarement. Cela vient sûrement de son éducation et du milieu d'où elle provient. C'est une personne fidèle et sur qui on peut compter, raisonnable et intelligente. Elle est posée, calme et, étonnamment, elle se montre sure d'elle dans son travail car elle est réellement passionnée. Il est dommage qu'elle est tant de mal à intégrer ses réussites pour gagner en confiance en elle. Elle ne le réalise pas toujours, mais elle est très forte et, lorsqu'elle est engagée dans une cause, elle la défendra avec toute la détermination possible. Elle est courageuse et ne cesse de relever les défis qu'elle se donne à elle-même et à combattre ses peurs. Elle est très persévérante et exigeante envers elle-même ainsi qu'envers les autres – bien qu'elle passe à sa soeur nombre de caprices. Ce n'est pas une personne rancunière, plutôt quelqu'un de compréhensif et d'empathique. Elle est également légèrement perfectionniste et il lui arrive que cela devienne un défaut et la pousse à abandonner quand elle n'avance pas. C'est souvent dans ces moments qu'elle apprécie le plus sa soeur ! Elle va prendre un bon bain, se détendre, se changer les idées... puis se remettre au travail !
C'est aussi une personne très attentive et à l'écoute, qui est de très bons conseils. C'est une fine diplomate et un bon stratège, même si elle se plis difficilement à certaines obligations qu'impose son métier, notamment parce qu'elle est un personnage public et que son image est surveillée. Il n'est pas toujours très facile de rester honnête envers soi et envers les gens – qu'il s'agisse du public ou de l'entourage privé. Ainsi, elle a accepté de dissimuler ses tatouages de mauvaises grâce. Cependant, les idées et le style de Mee Kyung, pourtant « osés », « modernes », en firent vite une icône révolutionnaire, une contestataire des codes, une figure de liberté. Femme séduisante aux jambes nues et découvertes, femme usant des vêtements des hommes mais toujours féminine, femme qui travaille, et à son compte, femme engagée... La jeunesse coréenne trouvait dans Mee Kyung un écho de leurs propres idéaux.
La jeune femme décida, une fois lancée dans la couture, qu'elle arriverait à se faire accepter et respecter telle qu'elle était. Elle ne cherche pas à ressembler aux codes d'une époque, elle suit les siens. Qu'ils plaisent ou qu'ils soient détestées, elle s'en fiche. C'est également une personne très ouverte et tolérante qui se bat beaucoup pour le respect à la différence et la liberté d'être soi-même et pour la protection de l'enfance.
Mee Kyung a beaucoup de mal à ne pas repenser au passé, toutefois, c'est une personne douce, une amie fidèle et une mère aimante qui aime sa fille plus que tout au monde.

Physique -
Mee Kyung est une belle jeune femme, gracieuse et aux membres fins. Elle porte une chevelure brune, dense et soyeuse, autour d'un visage illuminé par deux yeux noirs eux aussi. En tant qu'icône de la mode et présidente de sa propre maison de haute couture et de prêt à porter dont la célébrité ne cesse de croitre, en Corée tout comme au niveau international, son image est évidemment très surveillée. Mee Kyung est tôt devenue l'incarnation parfaite de la beauté élégante et épurée, mais aussi de la femme efficace. Son doux sourire a, aujourd'hui, un énorme pouvoir sur la scène publique et la délicatesse de ses traits sont devenus une véritable signature ! La jeune femme représente, avec ses lignes de vêtements autant qu'avec son physique, un symbole de séduction comme un symbole d'initiative et d'innovation : elle ne suit pas la mode, elle la fait. Ainsi, qu'elle soit sportive et pratique régulièrement danse, natation, course à pied et yoga pour son propre plaisir sert également à son image si, par hasard, un paparazzo venait à en vendre des photos. A contrario, il lui a fallu, au début de sa carrière, dissimuler ses tatouages, indices de ses années à l'étranger.

Histoire -

Sweet home

Mee Kyung vit le jour dans une vieille et riche famille de Séoul : son père, procureur général, est un personnage important, parfois même menacé. Elle vit une enfance tranquille et heureuse avec sa jeune soeur. La propriété familiale étant incroyablement vaste, le jardin est confié aux soins d'un jardinier appliqué qu'on leur avait recommandé.
Cependant, il se trouve que ce jeune homme d'une trentaine d'année puise sa tendresse et son amour chez les petites filles et Mee Kyung devient vite l'objet de toutes ses attentions. La petite fille aime beaucoup ce gentil monsieur qui lui offre tantôt un bonbon, tantôt une rose – en cachette bien sûr : même très jeune, Mee Kyung savait qu'il n'aurait pas été convenable qu'un simple jardinier offrit des cadeaux à l'enfant de ses employeurs. C'est avec un innocent plaisir que l'enfant acceptait ses offrandes clandestines, se plaisant à s'endormir en respirant le parfum des roses ou à regarder le jardinier s'occuper des plantes , accompagnant chacun de ses gestes par de douces paroles. Il racontait aux plantes la vie des hommes, leur parlait du monde, des pays qu'elles ne verraient jamais. Poète, il leur chantait son adoration, les sentiments qui travaillaient son âme d'artiste. Il les cajolait de milles compliments et les fleurs ouvraient leurs pétales de plaisir, s'épanouissaient comme une femme qu'on caresse. Mee Kyung le trouvait si savant et si doux qu'elle buvait les contes qu'il inventait pour elle. La naïve petite écolière crut volontiers qu'il fusse un peu magicien et promit de garder tous leurs secrets.
Pour elle, le jardinier inventa un nouveau monde, féérique, merveilleux, dans lequel il attira l'enfant par de jolis contes et des légendes extraordinaire. Il se fit l'homme qui parlait à l'oreille des fées et le jardinier des princesses aux longs cheveux qui attendaient – à leurs fenêtres – leurs valeureux chevaliers. Il partageait avec elle ce monde enchanteur mais mensonger qui ne pouvait exister qu'à l'unique condition qu'il demeurât secret. Doucement, la tendresse de la petite fille envers le jardinier grandit et sa confiance en lui aussi tandis qu'il glissait ses doigts dans ses cheveux ou la prenait dans ses bras pour lui montrer comment parler aux fleurs.
N'étant qu'une enfant, elle mit sa soeur dans la confidence quand elle estima qu'elle était assez grande pour que Mee Kyung puisse partager avec elle le grand secret qu'elle avait.
Celui du jardinier/magicien qui savait parler aux fleurs et qui connaissait l'origine des étoiles...
Les deux enfants passèrent ainsi de longs et délicieux moments avec le jardinier, à l'abri des fleurs et des arbres, loin du bruit et des regards des adultes qui ne pouvaient plus voir ni les fées, ni les génies.
Parfois, le jardinier leurs faisait des tours de magie. Il leur détachait les cheveux, les prenait sur ses genoux, dans ses bras, en leur murmurant des histoires dans le creux de l'oreille. Il arrivait que le bout de son nez vienne chatouiller Mee Kyung dans son cou et la petite fille riait, ce qui faisait fuir les esprits magiques.
L'enfant n'avait rien d'autre à faire que de se concentrer sur sa voix et les secrets qu'il allait lui dévoiler. Elle obéissait, ne pensait plus qu'au son de sa voix douce, de ses murmures qui allait la transporter dans un monde merveilleux. Elle respirait les parfums du jardin, sentait le vent et le soleil sur sa peau et la présence chaude et rassurante du jeune homme à ses côtés et il lui était alors si facile d'imaginer, derrière ses paupières closes, les fées dansaient entre les feuilles et les gerbes d'eau claire et les princesses changées en délicates pivoines par amour pour un grand guerrier. La première fois qu'il avait glissé ses longs doigts sous le vêtement de la petite fille, caressant sa peau blanche et douce sous le chemisier, elle rougit, un peu déroutée. Rien ne lui avait jamais donné pareilles sensations avant, elle crut que c'était parce qu'elle entrait dans cet autre monde, merveilleux et encore inconnu, de magie et d'histoires d'amour. Elle le laissait défaire délicatement son vêtement, lui offrant toute sa confiance. Il agissait toujours avec elle avec mille précautions, comme si elle était une véritable princesse et elle se sentait la plus jolie et la plus précieuse des enfants et des amis. Elle ne sursautait plus de surprise lorsqu'il descendait ses mains entre ses cuisses innocemment livrées et que ses doigts magiques caressaient jusqu'au plus intime de l'enfant, faisant rougir ses yeux tandis que d'étranges et délicieuses vagues de chaleur et de plaisir envahissaient peu à peu son petit corps d'enfant. Elle sentait le poids de son corps contre le sien et même si, parfois, il appuyait sur sa poitrine, l'empêchant de respirer, elle se taisait de peur d'interrompre leur voyage secret, leur rencontre avec les anges et les fées.
Lorsqu'elle rouvrait lentement les yeux, il était toujours là, penché sur elle, à ses côtés. Volontairement, elle prenait le plus de temps possible pour ouvrir les yeux tandis qu'il caressait sa joue une dernière fois. Et lorsqu'elle avait enfin complètement ouvert les yeux, le monde lui paraissait réellement plus beau et plus merveilleux qu'avant. Elle croyait réellement avoir touché le soleil et effleuré les ailes des fées.
Le jardinier était son plus tendre ami, il connaissait tous ses secrets, ses joies et ses tristesses. Il séchait parfois ses larmes, lui rendait le sourire. Il remplissait sa vie de rêve et d'affection. C'était un magicien qui parlait aux plantes et aux coeurs des princesses et connaissait les secrets des fées. Mee Kyung et sa soeur étaient ses princesses et il avait battis pour elles un palais d'ivoire entouré de nuages d'or et flottant dans le ciel bleu et tranquille comme la mer, à l'abri du monde, des adultes, des peines et des déceptions. Ainsi, chaque jour, pendant plusieurs années, il leur ouvrit les portes de mondes inconnus et fabuleux où il n'y avait que pureté et tendresse, et que lui seul connaissait.

Fairy Tales don't ist

La mère de Mee Kyung était une femme belle et élégante, la peau pâle et la silhouette fine et longiligne. Discrète, aimant la lecture et la poésie, elle était pleine de douceur et de délicatesse. Intelligente, mère et épouse dévouée, elle avait reçue une parfaite éducation. Les petites filles partageaient beaucoup de tendresse pour leur mère, qui devait s'éteindre de leucémie alors que Mee Kyung n'avait que vingt ans. Aujourd'hui encore, elle la revoie lire un livre, assise dans un grand fauteuil de velours du salon, dos à la vaste fenêtre donnant sur le jardin de sorte que la lumière du jour se répandait sur les pages du livre. Elle ramenait toujours ses jambes sous elle, ses longs cheveux noirs maintenus en une lourde natte qui descendait jusqu'aux fesses, son corps trop mince enveloppé d'un peignoir de soie beige car elle avait souvent froid. La jeune femme se souvenait parfaitement de sa tête reposant sur sa main, le coude appuyé sur le fauteuil. Sa peau si blanche, si fine, et son poignet si fin. Elle se rappelait les cernes sous ses yeux, pourtant, chaque fois qu'elle apercevait ses filles chéries, son visage s'illuminait.
A la surprise de la jeune fille, son père fut très affecté par sa mort. Quelque chose s'éteignit en lui en même temps que son épouse.
Son père, quand à lui, était un grand homme, honorable et droit. Il avait une forte mâchoire, des mains puissantes, des yeux gris et intelligents qui vous transperçaient. Lorsqu'il posait ses yeux sur vous, vous aviez l'impression qu'il pouvait voir jusqu'au fond de votre âme. Son visage calme était encadré par des cheveux poivres et sels coupés courts. Tous ses traits, toute sa posture, exprimaient droiture et volonté. Il respirait une force de caractère tranquille et sure d'elle-même, de celle qu'ont les gens convaincus de suivre le droit chemin et de n'avoir rien à se reprocher. Il était respecté par ses pairs et craint par les criminels qui passaient devant son jugement. Issu d'une famille respectable et incroyablement riche, il s'en était toujours montré digne. Exigent envers lui-même autant qu'avec les autres, ses colères pouvaient faire trembler les murs de la pièce tant il était impressionnant. Pourtant, il était extrêmement rare qu'il crie, son regard froid de colère suffisait à vous faire trembler et sa voix profonde et calme vous jetaient à terre mieux que des cris ou des coups. Il n'aimait pas la politique mais il était en bonne entente avec les quelques autres familles riches et honorables qui formaient l'élite dirigeante du pays. Cultivé, il affectionnait particulièrement l'art et la lecture. Mee Kyung l'avait souvent aperçue, par la porte entrebâillée de son bureau, plongé dans un livre après une longue journée de procès et de bras de fer avec les politiques, quelques morceaux de Bach flottant dans la pièce. L'enfant tenait également pour fierté que son père l'emmène avec lui dans les musées et galeries d'art ou dans les ventes aux enchères. Peu démonstratif de son affection, il se montrait cependant fier de ses filles. On pouvait voir tant d'amour et de fierté dans ses yeux lorsqu'il lui arrivait de sortir de son travail et de surprendre les trois femmes de sa vie réunies. Tous son corps semblait s'apaiser et se faire plus léger.
Mee Kyung et sa soeur parlaient peu du jardinier avec leur mère, assises dans des sièges en osier sur la terrasse de bois donnant sur le jardin, tandis que les petites filles coiffés les longs et soyeux cheveux de leur mère, si doux au toucher, les décoraient de fleurs, humaient leur parfum de cerise. Cela n'eut pas été convenable et aurait paru suspect, les enfants le savaient. Pourtant, il arrivait que l'envie de partager leur secret avec leur mère soit si forte qu'elle semblait leur brûlait les lèvres et elles avaient les plus grandes peines du monde à se taire. Au départ, Mee Kyung se taisait par peur de ne plus jamais pouvoir retrouver le royaume merveilleux que lui avait construit le jardinier, de ne plus jamais entendre ses contes, de ne plus avoir personne à qui parler et raconter tous ses secrets, plus personne qui l'aimerait et la chérirait comme une princesse. Une princesse unique et merveilleuse. Puis, en grandissant, ce ne fut plus que pour cette dernière raison qu'elle gardait le secret. Pour que personne ne lui enlève son ami, pour ne pas perdre cet amour si différent de celui que celui que son père pouvait lui transmettre. Le jardinier lui offrait contes et caresses, il la prenait sur ses genoux et l'embrassait, il l'écoutait raconter ses problèmes et ses questionnements d'enfant – bien qu'en tant qu'ainée, elle fut déjà mure pour son âge – tandis que son père veillait sur elle de loin, lorsqu'il n'était pas absorbé par son travail, comme un grand arbre éternel ou un roc solide s'élevant haut dans le ciel, immobile face aux vents, projetant sur sa famille son ombre rassurante et perpétuelle.

Toutefois, à mesure qu'elle grandissait, Mee Kyung trouvait étrange que le jardinier craigne tant que ses parents soient au courant. Pourquoi ses parents chasseraient-ils le jardinier si elle leur racontait ? Elle avait très envie d'en parler, de parler même au monde entier de la tendresse qui les unissait. Mais le jardinier répondait que ses parents ne pourraient pas comprendre et trouveraient ses histoires inconvenables car ils voyaient le monde avec leurs têtes et plus avec leurs coeurs.
« Ce n'est pas de leur faute », disait le jardinier, « ils ont été élevés comme ça ! »
Cependant, Mee Kyung ne pouvait croire qu'un être aussi merveilleux que sa mère ne puisse plus voir avec son coeur.
Lorsqu'elle grandit encore, le jardinier avoua à Mee Kyung la terrible réalité : jamais ses parents ne la croiraient et, qui plus est, elle les décevrait profondément. Elle perdrait alors son amour et celui de ses parents. Alors, l'enfant se tut.
Malheureusement, alors que Mee Kyung entamait sa douzième année, son père surprit ses filles avec le jardinier. Jamais Mee Kyung ne le vit si en colère et jamais elle n'oubliera ce moment. Son père était si furieux que son visage avait pâli et tout son corps tremblait. Tout sembla se passait si vite. Dans l'incompréhension la plus totale, Mee Kyung passa de leur cachette dans les pivoines du jardin au vaste salon de leur maison sans se rappeler comment. Le jardinier fut mis à la porte et disparut. Il abandonna ses princesses sans une parole, sans un regard. Stupéfiées, les enfants n'avaient pu que le regarder passer la porte sans pouvoir tenter quoi que ce soit.
Dès que la porte se referma sur le jardinier, la main de son père s'abattit sur la joue de Mee Kyung pour la première et seule fois de sa vie, y laissant une marque rouge et cuisante qui lui arracha une cascade de pleurs. Les deux filles ne comprenaient rien, mais personne ne voulait leur expliquer. Lorsque la petite soeur de Mee Kyung, pleine d'angoisse et de désespoir, se retourna vers sa mère à la recherche de réponses, celle-ci détourna les yeux, cloitrée dans un silence empli de désolation. Elle pleurait en silence, resserrant encore d'avantage son châle autour de son corps qui s'amincissait de jour en jour. A cet instant, les enfants furent plongés dans une ignorance glaciale qu'elles prirent comme une gifle, un mur en pleine figure. Le jardinier avait dit vrai, elles avaient tout perdu. Perdu, l'amour de leurs parents. Perdue, la tendresse du jardinier. Perdues. Les personnes qu'elles aimaient le plus au monde venaient de fermer la porte à clef, les laissant seules et dans le noir.
Pourquoi ?
Qu'avaient-ils fait de si mal ?
Pourquoi fallait-il que le gentil jardinier s'en aille ?
Ils avaient seulement jouer... Maman, pourquoi tu pleures ? Pourquoi maman ? Pourquoi ?
Maman, pourquoi papa est en colère ? Vous ne nous aimez plus ? Maman ? Maman, regarde nous ! Maman !
Leurs parents ne leur adressèrent plus la parole pendant des mois, se montrant distants et froids. La honte s'était abattue sur la famille comme un grand serpent noir qu'il fallait étouffer. Aussi, le silence s'installa, protégeant la famille de l'humiliation mais dressé comme une barrière entre ses membres. Elles qui avaient été jusqu'alors aimées et choyées, considérées comme d'adorables petites filles... Les deux trésors de leurs parents. Les deux princesses du jardinier.

Nul n'évoqua plus jamais cette histoire. Les parents ne laissèrent aucun rôle à leurs enfants, abandonnés et sans recours dans une situation inconnue où ils ne savaient quelle était leur place, et dressèrent une chape de plomb sur cette histoire. On enterra l'incident. On dissimula le cadavre dans le placard, et personne, jamais, ne devrait en ouvrir la porte.
La famille déménagea à Paris à peine un mois après, un poste intéressant ayant été offert à leur père. Ainsi ne quittaient-ils la Corée qu'en raison de la réussite professionnelle du père et personne ne se douta qu'il s'agissait surtout de prendre un nouveau départ. D'effacer et de recommencer. Partir pour mieux oublier mais en sauvant les apparences. Pas question d'entacher le nom de leur famille. Il fallait sauver la respectabilité et l'honneur de la puissante et riche famille avant tout.
Mee Kyung entra donc au collège français. Pas n'importe quel collège bien sûr ! Le meilleur ! Un établissement qui accueillait l'élite et ouvrait les portes aux meilleurs lycées, aux meilleures universités, aux plus hauts postes. La collégienne coréenne s'adapta bien au changement, principalement parce qu'on attendait toujours la même chose d'elle qu'en Corée. Elle était inscrite dans un établissement privé d'une excellente réputation et fréquenté quasi exclusivement, sauf quelques cas d'exceptionnels boursiers tout de suite remarqués, par des enfants de familles riches formant l'élite et n'attendant de leur progénitures rien de moins que l'excellence. Les enfants devaient briller dans tous les domaines car ils étaient destinés à un grand avenir et représentaient un nom, une notoriété, un portefeuille, un pouvoir, une influence sur le pays, voire le monde. Rien de nouveau, donc, pour la jeune Mee Kyung, rodée depuis longtemps à satisfaire, ou plutôt à surpasser – naturellement – les attentes de ses parents et par la même de tout le gratin, de tous les puissants, qui observaient d'un oeil critique sa conduite, car, à travers elle, c'était sa famille et son nom que l'on jugeait, applaudissait ou décriait.
Elève intelligente et travailleuse,
Mee Kyung fit une scolarité brillante. Loin de la Corée, sa famille reprit sa vie comme si rien n'était. A nouveau, les deux enfants retrouvèrent l'affection de leurs parents, perplexes devant ce nouveau changement d'attitude mais ne posant aucune question. Elles laissèrent la vie reprendre son cour, de peur de réveiller à nouveau la colère et la honte de leur parents. Mais faire « comme si » ne fait pas tout disparaître et leurs relations restèrent à jamais teintées de cette histoire, comme si un grain de sable était resté coincé à jamais dans les engrenages de leurs relations. Les roues de leurs vies respectives continuaient à tourner mais n'étaient plus en harmonie, elles ne glissaient plus ensemble. Dorénavant, elles étaient portées par différents courants.
Il fallut un temps étonnamment long à Mee Kyung – quand on connaît sa personnalité perspicace et sensible aux mouvements de l'âme humaine – à identifier la colère et la distance qu'avaient mis ses parents, en particulier son père, entre eux et leurs enfants alors que les petites filles auraient tant eu besoin de leur soutien et de réponses. Un enfant n'aurait pu deviner qu'il s'agissait d'avantage de culpabilité et de dégoût envers les perversions humaines que de reproches. Du moins, Mee Kyung l'aurait compris s'il n'était pas plus compliqué – comme c'est souvent le cas – de voir la vérité qui vous concerne que celle que l'on voit au fond des autres. Mee Kyung appris donc à découvrir son père et à mieux le comprendre. Car l'homme était d'avantage fait de parcimonie, de silences, de regard, de pleins petites choses qui perçaient à travers sa personne comme les frémissements quasi imperceptibles des fibres du bois d'un arbre. Elle apprenait à déceler ses émotions, ses pensées, à parler son langage, et, finalement, ils finirent par s'accorder. La jeune fille s'attacha à nouveau à rendre ses parents fières d'elle, non pas simplement parce qu'elle le devait et que se dépasser et être parfaite en tout était devenue une habitude autant que respirer, mais pour leur exprimer son amour et pour, qu'à nouveau, ils soient heureux de l'avoir pour fille.

Toutefois, il existait une différence cruciale entre le monde dans lequel elle évoluait en Corée et celui qu'elle conquérait à Paris : c'était la liberté qu'elle se découvrait. Ce n'était pas quelque chose d'acquis dans l'élite parisienne non plus, mais elle trouvait en Europe des moyens de la conquérir et de la revendiquer. Des moyens de l'exploiter aussi. Ainsi, elle n'avait plus personne pour lui choisir comment elle devait s'habiller. Plus d'uniforme à porter non plus, elle pouvait donc se démarquer d'autant plus : à la fois par ses succès scolaires et par son apparence. Son apparence devint alors une façon d'exprimer tout ce qu'elle ne pouvait pas dire, de prendre sa revanche sur les exigences qu'on lui imposait. De se démarquer aussi et ce plus encore que le dessin se révéla comme une passion pour la jeune fille. La lycéenne se découvrait un goût très sûr et un talent qui ne demandait qu'à être exploité et à se développer, s'enrichir. Ainsi, elle créait ses propres dessins lorsqu'elle n'était pas satisfaite de ce qu'elle trouvait en magasin, dessinait sans cesse de nouvelles lignes de vêtements, de chaussures et d'accessoires... Mieux encore, elle reçut la confirmation de ce qu'elle avait compris très jeune : la beauté peut servir la connaissance de l'âme humaine, l'intelligence, les confidences. Une infinité de portes s'ouvraient à elle ! Mee Kyung changeait de monde, et l'adolescence résonnait dans cette liberté nouvelle. Liberté donnant sur le pouvoir.
C'est ainsi, toujours à part, toujours sur la corde raide, qu'elle prit le chemin du succès. Entre deux eaux. Car, dans cette prison dorée, ce merveilleux tableau figé et clos, restait un dilemme : être soi-même en continuant à rendre fier et à être aimée par ceux qu'on aime. La soeur de Mee Kyung avait réglé ce problème, elle n'avait plus d'estime ni pour son père ni pour toute la société qui allait avec lui. Alors, ce qu'ils pouvaient bien penser d'elle, elle s'en fichait ! Au contraire, Mee Kyung aimait toujours ses parents et ne souhaitait pas le faire honte. Pour autant, elle voyait trop les injustices de ce monde pour avoir encore envie de satisfaire à leurs attentes. Ils ne méritaient pas qu'elle étouffe son identité pour eux, ç'eut été comme vendre son âme au diable. Elle était quelqu'un de bien, elle le savait, elle n'avait donc pas à avoir honte de ce qu'elle était ou de ce qu'elle faisait. Pourquoi ses parents ne pouvaient-ils le voir ? Impossible de se dire « Tanpis pour eux ! Peut-être qu'ils finiront par comprendre un jour, en attendant, je poursuivrais ma route sans eux, sure d'être quelqu'un de bien. ». Si bien que la jeune adolescente se trouva en position de funambule, en équilibre toujours. Non conformiste dans ses idées mais toujours digne, pleine d'empathie, ouverte et généreuse. Réprouvée pour sa tenue, admirée et respectée pour ses qualités : sa beauté, son élégance, son intelligence, sa réussite, sa diplomatie. Menaçante mais intouchable. Car son désir de liberté, de jouir de tous ses droits - et surtout de celui de libre expression – qu'elle exprimait si bien à travers ses dessins et sa garde-robe, trouvèrent des échos chez d'autres lycéens. Ils reconnurent chez elle les idéaux d'égalité et de liberté qu'ils défendaient eux-mêmes, en particulier le désir de se libérer de l'emprise familiale et sociale, le droit et la liberté d'être soi-même et de vivre la vie qu'on se choisit. Ainsi, Mee Kyung fut-elle introduite dans un nouveau monde et découvrit, derrière l'image d'étudiants modèles et voués à une belle réussite, une jeunesse pleine de revendication, de combats, et avide de liberté. Une jeunesse unie comme et forte comme une famille. Une jeunesse qui désirait vivre d'avantage. Vivre plus fort et telle qu'elle l'entendait. Une jeunesse qui vivait vite, comme si elle voulait rattraper tout le temps où on l'avait contrainte. Une jeunesse qui cherchait par tous les moyens à faire du bruit, faire entendre sa voix, rappeler son existence au monde. Briser le silence de ce cocon hermétique. Tout plutôt que le silence et l'indifférence. De jeunes hommes et de jeunes femmes, des individus uniques et unis à la recherche de limites, à la recherche d'une échappatoire à ce monde fermé où personne ne fait attention à vous, où toutes vos exactions sont simplement gommées, effacées, comme si rien ne s'était passé. Reprendre possession de son existence, voilà ce que criait la jeunesse de l'élite parisienne. Toutefois, le parcours de Mee Kyung fut long avant qu'elle ne choisisse de revendiquer haut et fort ses idéaux...
La peur persistait au fond de Mee Kyung, comme une corde qui la retenait. Peur de quoi ? Toujours les mêmes, tenaces et dénigrées. De perdre à nouveau l'amour de ses parents en déshonorant sa famille. Peur de lire à nouveau la déception dans leurs yeux. Peur d'être réprouvée... Cela arrivait dans les familles comme la sienne, familles riches et honorables de puissants qui ne tolèrent pas le déshonneur. Sa petite soeur avait plus de cran qu'elle. Ayant sautée deux classes, Jeong In se retrouva au lycée seulement un an après Mee Kyung.

Pour payer les fournitures dont elle avait besoin pour exercer sa passion, Mee Kyung avait besoin d'argent. Pas qu'elle soit pauvre ou que les prix soient affolants, simplement, elle tenait à mener cette entreprise par elle-même, sans l'aide de son père. De sorte que la belle fille de millionnaire se mit à la recherche d'un emploi. D'abord serveuse, elle devint, par suite d'une rencontre, modèle, d'abord habillée, puis nue. C'est avec l'un de ces artistes qu'elle apprit la photographie. En parallèle, elle trouva un emploi à la bibliothèque du lycée. C'est là qu'elle se mit à fréquenter Sebastian, un lycéen de son âge, séduisant, intelligent, futur ténor du barreau selon les plans de son père. Pupille vive, sourire charmeur... et oeil tuméfié, bleus sur le corps, lèvres ouvertes, nez cassé... C'était le jeu des gosses de riches de l'élite française : Fight Club in real. Se battre entre eux pour avoir le sentiment d'exister, comme les jeunes de banlieues se battent contre les flics. Sebastian lui dira lui-même, Mee Kyung fut la seule à poser des questions, à s'inquiéter, à insister, devant le spectacle de ces camarades de classes qui venaient en cours avec de nouveaux bleus chaque semaine. Ils sortirent ensemble huit mois. Un jour, il l'invita à passer chez lui, les parents ne seraient pas là. Mee Kyung ne s'était pas méfiée. A peine avait-elle pénétré dans la chambre, qu'elle entendit son petit ami fermait la porte à clé. Avant qu'elle ait pu ouvrir la bouche, Sebastian la jeta sur le lit avant de se jeter sur elle.
Pourquoi ?
Mee Kyung ne comprenait pas. Ils faisaient l'amour déjà depuis plusieurs mois, il n'aurait eu qu'à demander.
Pourquoi ?
Elle rentra chez elle, le bas de son corps déchiré, lourd et douloureux, et les jambes flageolantes. Personne ne sut jamais rien de cet incident. Deux jours plus tard, Mee Kyung retourna dans cet appartement, à sa demande, et elle coucha à nouveau avec lui, volontairement et même à son initiative. C'était une façon de prendre sa revanche, de reprendre le contrôle. Avant de partir, Mee Kyung se retourna vers Sebastian une dernière fois et, d'une voix calme et assurée, elle se contenta de dire : « C'est fini ! Entre nous, c'est fini ! » avant de refermer la porte derrière elle. Elle entendit vite les pas de Sebastian dans les escaliers et la peur lui monta à la poitrine. Elle accéléra le pas, manqua de tomber dans les escaliers, mais fut malgré tout rattraper. Sebastian la saisit par le bras et la balança dans l'ombre, acculée contre la porte de l'ascenseur. Elle eut à peine le temps de lever les yeux vers lui qu'il lui asséna un violent coups de poing dans la figure. Malgré ses cris qui résonnaient dans le grand hall blanc de l'immeuble haussmannien, malgré ses griffures, ses coups de pieds, elle fut battue violemment, jusqu'à perdre conscience par intermittence. Pour autant, elle ne pleurait pas, tentait de se maîtriser, de rester calme pour lui parler et le ramener à la réalité : « Regarde ce que tu fais, Sebastian ! Est-ce que tu te rends compte de ce que tu fais ? »
Ses mots finirent par faire mouche. Il la lâcha, haletant, éberlué et effrayé par toute cette violence qu'il avait contre elle, les poings couverts du sang de Mee Kyung. Il n'avait même pas mis de chemise, tout juste un jean. Son regard tomba sur celui de Mee Kyung, étonnamment calme et qui ne montrait aucune colère, juste de l'incompréhension. Il recula lentement contre le mur pour la laisser se redresser et se laissa tomber à genoux, là, en face d'elle. En face de sa petite amie qu'il avait violé puis battue et qui ne comprenait pas pourquoi. Pourquoi cette violence ? Pourquoi après tout cet amour ? Ils étaient un couple heureux pourtant, non ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Des sanglots échappèrent à Sebastian qui se frotta le visage dans les mains. Ces mains qui avaient cogné, défoncé, cassé, abîmé, dévasté... celle qu'il aimait.
« Je suis désolé ! » sanglota-t-il. « Je suis tellement désolé ! »
Il ne la regardait pas, ne regardait que ses mains. Ses mains qu'il frottait comme si il allait pouvoir faire disparaître le sang dessus de cette façon. Excédé, se détestant, il frappa le sol de ses poings, ce qui fit sursauter Mee Kyung. Il leva les yeux vers elle. Elle s'était redressée, assise comme lui le dos au mur. Elle le regardait. Et ses yeux semblaient chercher quelque chose en lui. Semblaient fouillés dans les plus sombres recoins de son âme à la recherche d'une réponse, d'une explication. Quelque chose qui lui permettrait de comprendre.
« Je t'aime. Je t'aime, et, parfois, je te hais pour ça. Et puis... aussi... j''avais envie de détruire quelque chose de beau... Parce que je ne peux rien contre toi. Tu as... tant et tant de pouvoir sur moi, tu comprends ? »
« De pouvoir ? »
Les deux lycéens parlèrent un long moment, assis dans leur petite cachette, dans cette cage d’ascenseur à l'abri des regards. Mee Kyung comprit beaucoup de choses cet après-midi là. Dun commun accord, ils ne se parlèrent plus ensuite.

[La suite dans un autre post...]


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MessageSujet: Re: Shin Mee Kyung | Jung Ran   Shin Mee Kyung | Jung Ran Icon_minitimeMar 26 Juil - 3:43

Parfait Miss!

Va falloir arranger un peu l'ava, mais c'est la seul petit détail Wink

Vous êtes validée très chère I love you
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MessageSujet: Re: Shin Mee Kyung | Jung Ran   Shin Mee Kyung | Jung Ran Icon_minitimeSam 11 Aoû - 23:56

Suite de l'histoire de Mee Kyung :

Tandis que l'aînée ne parvenait pas à se remettre d'avoir déçu ses parents autrefois, la cadette, quand à elle, était incapable de pardonner à ses parents leur attitude envers les deux enfants qu'elles étaient à l'époque. Elle avait vécu – comme sa soeur - leur silence et leur éloignement comme une punition, alors que c'était de soutien et de mots pour comprendre dont les petites filles auraient tant eu besoin. Elle faisait alors tout pour contrarier ses parents. Elle désobéissait sans cesse, s'attirait des ennuis, séchait les cours – tout en conservant des résultats tout à fait honorables – disait ouvertement ce qu'elle pensait – et en particulier ce qui pouvait blesser son père. Père et fille se disputaient souvent sans pouvoir s'entendre. Elle se mit à fréquenter les mauvais garçons, les lycéens en quête d'opposition et pleins de revendications. Nombre d'entre eux avaient abandonné leur image d'enfants respectables, créant ouvertement des problèmes. N'écoutant que sa colère, la soeur de Mee Kyung se laissa entraîner dans la drogue – d'abord simplement quelques joins, puis de l'extasie dans les soirées, toujours très arrosées d'alcool ; et, très vite, la descente dans l'héroïne et la cocaïne. Mee Kyung, plus que jamais, se trouvait forcée de jouer le rôle de la grande soeur responsable. Celle qui vient récupérer sa petite soeur, déjà trop mince, quasiment inconsciente, dans des appartements luxueux désertés par les parents et sur le trottoir des boîtes de nuit plus diverses et variées que Mee Kyung n'aurait jamais pu l'imaginé. Celle qui la soutenait alors qu'elle vomissait et nettoyait après. Celle qui veillait à son chevet jusqu'à son réveil. Celle, aussi, qui la serrait contre elle tandis qu'elle pleurait toutes les larmes de son corps ou qui la conduit à l'hôpital alors qu'elle vient de s'entailler les veines.
Fatiguée de voir sa soeur disparaître peu à peu, Mee Kyung finit par craquer : Un soir, après les cours, alors que Mee Kyung rejoignait par un couloir désert la piscine où elle comptait respirer un peu – elle était membre du club de natation du lycée – elle entendit du bruit à proximité. Elle n'y fit d'abord pas attention, jusqu'à ce qu'elle entende des cris de femme. Elle reconnut aussitôt la voix de sa soeur et courut dans la direction d'où provenait les protestations. Lorsqu'elle déboula dans la pièce, ses jambes manquèrent se dérobaient sous elle : sa soeur, maintenue allongée sur un banc par deux lycéens, se débattait tant qu'elle pouvait, un troisième lycéen encore entre ses cuisses, pantalon et caleçon baissés. Celui-ci fut si surpris que quelqu'un les interrompe qu'il manqua perdre l'équilibre en reculant. Si elle avait été en état, Mee Kyung aurait regretté qu'il ne soit pas tombé à la renverse. Trois autres garçons et deux filles assistaient à la scène, certains filmant avec leurs téléphones portables. Pire encore, tous avaient l'air clean. L'un des garçons s'avança vers Mee Kyung avec un sourire qui se voulait goguenard mais qui dissimulait mal son malaise.
« Hé ! Mee Kyung ! Je suis vraiment désolé que t'ai eu à voir ça, mais j'te jure qu'on l'a pas forcée... »
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Mee Kyung lui envoya une gifle si violente que le garçon en recula de plusieurs pas.
« Hé ! Mais ça va pas ? » s'écria l'une des deux filles, s'empressant de prendre le rôle d'infirmière en mini jupe pour le lycéen qui la repoussa.
« Non. Non, ça va pas ! Tes copains violent ma soeur et toi, tu ne trouves rien de mieux à faire que filmer le spectacle ! »
« Quand on cherche, on trouve ! Et puis, elle devrait plutôt nous remercier ! Thomas, ça c'est un amant quatre étoiles ! Vu sa réputation, elle aurait jamais pu connaître un aussi bon coup toute seule ! Et d'ailleurs, j'espère qu'elle ne va pas lui refiler je ne sais qu'elle merde... » vomissait la blonde, son téléphone encore à la main. Au bord de l'explosion, Mee Kyung saisit le portable et le projeta par terre avec une telle force que des pièces furent projetées dans les airs et l'écran fendu de part en part.
« Mais t'es folle ! » s'écria à nouveau la fille.
« Pas la peine de t'énerver comme ça ! » intervint l'un des garçon qui s'interposa pour empêcher la blonde de sauter à la gorge de Mee Kyung.
« Bien sûr... Jeong In, viens ! On s'en va ! » ordonna Mee Kyung à sa soeur par-dessus l'épaule du garçon.
Sa soeur voulut obéir mais le lycéen prit en action l'a repoussa sur le banc.
- « Je ne pars pas sans elle ! » prévint Mee Kyung.
« Ta soeur en est pas à sa première vidéo sur le net, tu le savais ? Pourtant, faut avouer que tu te débrouilles bien pour défendre son image ! Mais elle réussit qu'en même à se retrouver avec sa photo dans les journaux ! » rappela le garçon qui avait retenu la fille.
« Laisse-la partir où je vais tout de suite vous dénoncer. »
« Tu sais bien que le Proviseur nous virera jamais ! » se vanta le garçon qu'elle avait surpris en pleine action.
« Je parlais pas du Proviseur. J'ai un très bon ami dans la police... » lâcha Mee Kyung et un trouble apparut aussitôt sur le visage des étudiants. Cette histoire de relations pouvait tout à fait être vrai – et dans les faits, elle l'était.
« Si tu fais ça, t'es morte ! » s'énerva aussitôt le lycéen.
« C'est ça ! Et toi t'iras en prison ! Vous êtes sûr qu'aucun de vous ne filmait en direct ? Parce que même si vos parents les payent des millions de dollars, ça va être dur pour leurs directeurs d'image de faire disparaître ça ! Vous savez ce qu'on dit, une fois que c'est sur la toile... » tenta-t-elle, mais elle pressentait déjà que ses menaces ne porteraient pas et qu'elle se retrouverait sans recours du fait des multiples exactions de Jeong In. Toutefois, elle n'en laissa rien paraître. Malheureusement, et comme elle l'avait prévu, un sourire tranquille ne tarda pas à se dessiner sur le visage du lycéen, dont toute la personne reflétait l'assurance de ne jamais avoir à payer pour ses actions.
« Vu la réputation de ta soeur et les images qui circulent déjà sur elle, je suis sûr que les avocats de mon père auront vite fait de régler cette histoire ! Tu voudrais pas qu'on traîne ta soeur dans la boue publiquement, pas vrai ? » dit-il calmement, avec un sourire narquois.
Mee Kyung ne pouvait rien répondre mais elle lui aurait volontiers fait ravaler son sourire – y compris avec les poings. Elle déglutit, elle aurait voulu se jeter sur lui, envoyer valser les murs de cette école, effacer chez les lycéens toute leur odieuse suffisante, leur insupportable impunité. Elle l'aurait voulu, d'autant plus qu'elle savait qu'il avait raison, que les avocats que son père lui paierait auront tôt fait de dire – image à l'appui - que sa soeur les avait volontairement séduit et même qu'il s'agissait d'un rapport totalement consentant avec une fille facile, peu honorable c'est vrai, mais totalement légal. Une erreur d'adolescent. A combien de prostituées violées a-t-on reconnu leur statut de victime ? A combien de filles à la vie sexuelle débridée ? Bien sûr, Mee Kyung connaissait des casseroles à presque tous les membres de la bande, seulement il s'agissait d'affaires toujours étouffées par le principal ou par les parents et dont elle n'avait aucune preuve. D'ailleurs, avant d'arriver à un éventuel procès, encore fallait-il que les inspecteurs de police acceptent d'enregistrer la plainte, ce qui était loin d'être garanti. Mee Kyung n'avait malheureusement pas que des amis dans la police, ayant plusieurs fois était témoin et s'étant ouvertement indigné de la facilité avec laquelle ils excusaient ou jugeaient irrecevables les accusations envers les gosses de riches, leur conscience professionnelle endormie par quelques soutiens politiques ou sommes d'argent. C'était un pari perdu d'avance que d'essayer de défendre sa soeur.
« Tu vois ? Tu ne diras rien, ta soeur ne dira rien, on ne dira rien ! Personne ne saura et personne n'aura de problème ! » susurra le lycéen avec un sourire de rapace.
« T'es un enfoiré ! »
« Ca c'est pour ceux qui me connaissent ! Heureusement que je n'ai pas l'air de ce que je suis ! Maintenant, tu nous excuseras mais mes deux amis, là, n'ont pas encore eu leurs tours ! » conclut-il avec un sourire goguenard.
Mee Kyung serra les poings, ne pouvant se résigner à partir. Mais quoi faire ? Sa soeur avait rendu la situation impossible à résoudre et même Mee Kyung ne pouvait plus rien faire pour l'aider sinon courir dans les couloirs à la recherche du premier agent de sécurité venu... Le regard de la jeune femme tomba sur sa soeur, toujours sur ce banc, ses vêtements en désordre, tremblante et les yeux rouges et bouffis qui la suppliaient.
« Ecoute, t'as bien essayé, mais y a des fois, c'est comme ça, où on peut rien faire ! » lui dit un lycéen d'une voix douce comme s'il voulait la rassurer.
Il avait raison ! Il avait totalement raison ! Et c'est à ce moment là que Mee Kyung abandonna.
Elle abandonna sa soeur.
Elle se détourna et quitta la pièce.
Elle abandonna sa soeur.
Tremblante, les mains moites, blanche comme une morte mais les joues cuisantes, et comme hébétée, Mee Kyung ne parvint même pas à atteindre le poste de sécurité : son estomac se révulsa et elle vomit dans un couloir. Elle vomissait encore tandis qu'une femme de ménage accourait, s'inquiétant de l'état de la jeune fille qui l'a repoussa poliment, fuyant cette insupportable sollicitude, cette inquiétude pour elle tandis que sa petite soeur se faisait violer à quelques salles de là. Mee Kyung ouvrit la bouche mais à la place de mots c'est un torrent de larmes qui s'échappa de la lycéenne tandis qu'elle essaya tant bien que mal d'articuler quelques choses. La femme d'entretien, plus inquiète encore, tentait de la calmer quand Mee Kyung parvint à lui apprendre ce qui se passait dans le vestiaire, ses phrases entrecoupées de sanglots, sans préciser que la jeune victime était sa soeur. La femme de ménage courut sans tarder avertir la sécurité de l'établissement. La lycéenne n'attendit pas d'avoir d'autres nouvelles de la femme, elle s'en alla dès que celle-ci eut disparu, ainsi elle ne pourrait pas identifier Mee Kyung comme témoin. Mee Kyung savait que, selon la politique de l'établissement, il sera dit que l'un des pions, lors de sa garde, avait découvert par hasard les lycéens, qu'il avait mis fin gentiment mais fermement à leurs agissements. Il en réfèrerait au Proviseur qui, comme à son habitude, dissimulerait les faits, et plus personne n'en parlerait. Les lycéens ne chercheraient pas à savoir s'il s'agissait d'une découverte réellement fortuite, personne n'était resté pour dénoncer leurs exactions – ce qui aurait été tout à fait inutile de toute façon. Le monde des riches connaissait peu de règles mais l'une des plus absolue était certainement la loi du silence. Ces familles là savaient toujours s'assuraient l'impunité et leurs enfants ne souffraient aucunes limites – du moins hors des murs de la demeure familiale. Là encore, ce qui se passait chez soi restait chez soi.
Mee Kyung ne put se résoudre à rentrer chez elle directement, trop effrayée à l'idée de rencontrer sa soeur qu'elle avait lâchement abandonné. Elle marcha longtemps dans les rues de Paris sans voir où elle allait, sans sentir la pluie qui tombait drue sur elle et imbibait ses vêtements. Cherchant seulement à retarder l'inévitable. Personne ne s'inquièterait chez elle si elle rentrait tard, ses parents penseraient simplement qu'elle était restée étudier à la bibliothèque ou s'était rendue à l'école de danse pour s'exercer. Il était habituel que la jeune fille travailla jusqu'à des heures avancées hors de chez elle, ne voulant se laisser distraire par rien. Mais ce soir là, la lycéenne avait abandonné son rôle. Les mains moites de honte, l'estomac noué par la culpabilité, elle n'arrêtait pas de revoir et revoir encore dans sa tête ce qui s'était passé, se reprochant de ne pas avoir tenté tel ou tel moyen – plus ou moins réalisables. Elle aurait du tout faire pour sauver sa petite soeur, même la libérer de force. Elle n'avait rien tenté, avait abandonné. Elle avait faibli, elle avait failli. Et maintenant, elle tournait en rond, rongée par l'angoisse et la culpabilité. Finalement, poussée par une trop grande inquiétude pour sa soeur, Mee Kyung décida de rentrer. Elle ne trouva personne à la maison, exceptés les deux domestiques qui restaient à demeure. La femme demanda à la lycéenne ce qu'elle voulait pour dîner et comme il aurait parut étrange que la jeune fille ne mangea rien, elle demanda qu'on lui apporta la même chose que d'habitude lorsqu'elle rentrait tard et qu'elle mangerait dans sa chambre. Mee Kyung alla d'abord dans la chambre de sa soeur mais, comme dans le reste du vaste appartement, sa soeur n'y était pas. Plus inquiète encore, Mee Kyung regarda l'heure : « 00:20 » indiquait le réveil sur la table de nuit de sa soeur. Avait-elle quitté le lycée ? Où était-elle ? Que faisait-elle ? De nouvelles angoisses s'emparèrent de l'aînée qui imaginait tout un tas de scénarios. Elle s'enferma dans sa chambre, puis, au bout de quelques instants, elle se mit à dessiner de nouveaux personnages, de nouveaux vêtements, de nouveaux décors, transcrivant sa culpabilité et son angoisse sur le papier. La domestique ne tarda pas à apporter un bol de bouillon de légume sur une assiette, un carré de chocolat noir 70% sur le rebord de celle-ci. Mee Kyung remercia la domestique qui se retira, mais ne mangea pas. La seule odeur du plat lui donnait envie de vomir. Elle dessina ainsi durant un certain temps avant de tout arrêter, rongée par l'angoisse, guettant le moindre signe de l'arrivée de sa soeur. Ses parents rentrèrent avant elle. Enfin, elle entendit la porte de sa chambre s'ouvrir puis se refermer et elle reconnut aussitôt le parfum de sa petite soeur. Celle-ci avait l'air tout à fait normale, comme si rien ne lui était arrivé de particulier dans la journée.
« Je peux m'assoir ? » demanda Jeong In.
Mee Kyung, qui ne pouvait prononcer un mot, se contenta de replier ses jambes et de s'installer en tailleur sur son lit. Jeong In s'assit à côté d'elle. Les deux soeurs n'osaient se regarder.
« Je suis vraiment désolée, Jeong In ! » commença Mee Kyung. « Je n'aurais jamais du... », sa voix se brisa, des larmes menaçant de lui échapper.
« C'est pas ta faute ! » murmura sa petite soeur. « Tu as fait ce que tu devais faire. »
Mee Kyung la regarda, étonnée.
« Tout ça, c'est ma faute. C'est moi qui t'es mis dans une situation impossible. »
« Non, c'est faux ! Rien de ce que tu as fait ne leur donner le droit de faire ce qu'ils t'ont fait ! Rien ! Tu ne dois pas croire que tu le méritais !... Et je n'aurais pas dû t'abandonner ! Je t'ai laissée seule alors que tu avais besoin de moi... c'est impardonnable ! » s'écria sa soeur.
Jeong In sourit et osa enfin regarder sa soeur dans les yeux.
« Tu ne peux pas t'empêcher de prendre ma défense, hein ? » dit-elle gentiment. « Ce que tu as fait ce soir... C'était la meilleure chose à faire pour moi ! En fait, je crois que tu aurais dû le faire depuis longtemps !Même si je reconnais que j'aurais préféré que tu le fasses avant que je ne me fasse abusée... Ca doit te paraître dingue et effrayant c'que je dis, mais j'ai beaucoup réfléchi après avoir été libérée et j'en suis arrivée à me dire que je devais être honnête. Avec toi et avec moi-même. »
Mee Kyung ne dit rien, la gorge nouée, comme si une menace arrivait.
« Tu as passé ton temps à me sortir des ennuis et à me protéger alors que tu aurais dû me laisser affronter mes problèmes. »
Cette fois, Mee Kyung avait des yeux ronds : qu'aurait-elle dû faire d'autre ? La laissait seule ? L'abandonner - comme elle l'avait fait ce soir – alors qu'elle avait des ennuis, qu'elle se mettait en danger ? C'était trop risqué, elle n'aurait jamais pu, ne pouvait même pas l'imaginer.
« Mais Jeong In... Tu es ma soeur, je ne peux pas te laisser... Je ne peux pas rester sans rien faire alors que je sais dans quel état ou dans quelle situation tu es ! »
« Il le faudrait pourtant ! Tu dois arrêter de t'inquiéter autant pour moi et me laissait me débrouiller seule. J'ai besoin de savoir que je peux le faire, que je peux m'en sortir seule, tu comprends ? Tu ne pourras pas toujours me protéger, il faut bien que j'apprenne à affronter la vie un jour ou l'autre. Si tu es toujours là pour me sortir des ennuis, comment pourrais-je prendre conscience des conséquences de mes actes ? »
Mee Kyung ouvrit la bouche pour protester mais Jeong In la coupa aussitôt :
« Je sais ! Quoi que j'ai fait, je ne méritais pas ce qui m'est arrivée ce soir. Je le sais ! En tout cas, je suis vraiment désolée pour tous les ennuis que je t'ai causée. Je n'ai pensé qu'à moi, j'ai été égoïste. J'étais aveuglée... »
« Par la colère ? »
« Entre autre. Je ne peux pas leur pardonner Mee Kyung. C'est injuste ce qu'ils nous ont fait, mais jamais ils ne se sont excusés. Ils n'ont jamais rien dit ! Rien qu'y penser, ça fait trop mal. Et puis, il y a la peur aussi, tu sais ? La peur de ne pas être aimable. »
« Et maintenant, tu as ouvert les yeux ? »
Jeong In fait oui de la tête.
- « Et qu'est-ce que tu vois aujourd'hui ? »
« Je me vois un lendemain. Je crois que je peux m'en sortir. Ca sera dur bien sûr ! Mon passé pèse contre moi, je vais devoir l'affronter, le dépasser... Demain, j'irais porter plainte, toute seule. C'est à moi de remonter la pente, Mee Kyung ! A moi seule, tu comprend ? En tout cas, je dois tout faire pour ! Je dois essayer de trouver qui je veux être pour moi, pas par rapport aux autres. »
Sa soeur murmurait presque, mais elle ne cilla pas et sa voix sonnait ferme et claire. Son oeil était fixé dans celui de Mee Kyung, déterminé mais s'attendant à des protestations de la part de sa grande soeur protectrice. Cependant, Mee Kyung était trop étonnée et bouleversée par la nouvelle détermination de sa soeur, par son désir de vivre, de s'arracher des taches d'encre du passé pour en sortir quelque chose de bien, qu'elle ne dit rien. Evidement, telle une louve vis à vis de ses petits, une part d'elle nourrissait déjà une certaine inquiétude, notamment vis à vis de la plainte que sa soeur souhaitait déposer, mais elle se fit violence pour faire comprendre à sa soeur que, néanmoins, elle respecterait son choix et lui faisait confiance. Elle la laisserait faire comme la grande fille qu'elle était... tout en restant un point d'appui si Jeong in venait à en avoir besoin.
* Je sais que tu peux le faire*
Jeong In sourit avant que ses yeux ne soient mouillés de larmes.
« J'ai peur ! » murmura-t-elle avant de perdre sa respiration et que des flots de larmes dévalent ses joues. Mee Kyung la prit dans ses bras, promesse silencieuse d'un avenir meilleur où elles seraient fortes et hors d'atteinte.
Un mois plus tard, un groupe de lycéen en art eu à produire un moyen métrage. Ils demandèrent alors à Mee Kyung de bien vouloir s'occuper des costumes des acteurs. La jeune fille saisit cette chance avec enthousiasme. Elle se surprit à aimer diriger sa petite équipe, à être aux commandes d'un vrai projet. Elle s'amusa beaucoup, pouvant réaliser des costumes plus artistiques qu'elle n'avait jusque là que dessiner. Elle s'entendait bien avec l'équipe aussi. Le film plut et il fut choisit pour être présenté au festival des courts et moyens métrages. Il remporta un franc succès et obtint même des récompenses. Mee Kyung fut récompensée pour les costumes. On en parla dans plusieurs journaux. La télévision vint même – grâce à l'initiative de Jeong In – filmer les coulisses et le travail des acteurs pour ensuite en faire la promotion. Mee Kyung fut remerciée spécialement par l'un des membres de la troupe de lycéens, qui lui offrit de créer son propre site de vente de vêtements. Y fut publiée une collection de cinquante modèles ainsi que les costumes qui avaient servis à la pièce de théâtre. Mis à part sa soeur – son mannequin depuis longtemps – elle embaucha ses mannequins parmi les membres du lycée – y compris chez le personnel ! Finalement, nombre d'entre eux refusèrent leur paye, appréciant l'aventure. Tous les modèles étaient uniques ou bien en éditions limitées. Soutenue et inspirée par sa soeur, Mee Kyung organisa même une vente aux enchères présentant ses créations et quelques tableaux et dessins, organisant elle-même, et avec ses deniers, toute l'opération – locaux, publicité, mannequins, coiffures, maquillages, matériels, tissus, etc. D'heures en heures, de jours en jours, le nombre de visiteurs et de commandes sur son site augmentaient.
« Pourquoi n'avez vous fait que des éditions limitées ? » lui demandera-t-on plus tard.
Elle répondra en souriant : « Si je m'étais contentée de présenter chaque modèle et le prix associé en les mettant en vente libre, jamais je n'aurais pu répondre à toutes les commandes ! »
Le lycée terminé avec les honneurs, Mee Kyung entra dans la meilleure faculté de droit de Paris. Elle finit troisième à l'examen de première année, menant de front ses études, le succès de son site, le dessin, la peinture, et les arts plastiques en général – puisqu'elle s'intéressa également à la photographie, à la sculpture, et même au cinéma - la danse et la natation, sans oublier les loisirs. Lors sa troisième année, quelqu'un vint lui offrir une chance de réaliser le véritable rêve de sa vie : un journaliste, ayant entendu parlé d'un « nouveau phénomène mode », vint lui proposer d'écrire un article – sur elle et sur son site – en première page... à condition qu'elle crée la tenue de mariée de sa future femme. L'offre était tentante. Très tentante même ! La jeune femme hésita pourtant. Plusieurs fois, elle s'empara du téléphone avec l'intention de lui donner son accord mais une inquiétude la retenait chaque fois qu'elle commençait à composer son numéro. Fallait-il suivre sa passion, sans garantie d'avenir, ou continuer dans ses études de droit – dans lesquelles elle brillait – et suivre la trace de son père ? Étonnamment, c'est ce dernier qui vint de lui même abordé le sujet alors qu'elel était assise sur son lit en train de peindre une collection pour le printemps, son téléphone portable toujours posé à porté de main. Mee Kyung n'aurait su dire si elle se sentait d'avantage embarrassée ou surprise que son père aborde un tel sujet. D'ailleurs, comment était-il au courant de l'offre de ce journaliste, ou même de leur rencontre ? Son père sourit et répondit simplement :
« Déformation professionnelle, sans doute ! »
Il lui avoua avoir remarqué sa passion depuis longtemps. Comme à son habitude, il n'avait rien dit mais il avait observé avec attention. L'usage qu'elle avait fait de son talent pour faire passer ses idées, ça, bien sûr, il l'avait remarqué ! Mais contrairement à ce que ses filles pensaient, il l'avait pas seulement retenu les opinions qu'elle exprimait, il avait également compris son talent. Il l'avait observé, en silence, discrètement, comme une petite sourie, travaillait pour la pièce de théâtre : faire des croquis, essayer de connaître à la fois les personnages et les acteurs qui allaient les portaient à l'écran, mais aussi entrer dans la tête du metteur en scène, s'organiser, se montrer professionnel, son investissement dans l'art allant jusqu'à aider au dessin et à la conception des décors. Le film avait été un succès, il l'avait lu dans les journaux, entendu à la radio, vu à la télévision. Les félicitations qu'on avait adressé à sa fille pour son travail, il les avait soigneusement retenues dans un coin de sa tête. Il avait même gardé certains articles sur son site. Il avait admiré sa gestion, la passion, la patience, et le soin qu'elle mettait dans chacune de ses créations. Il avait remarqué ses nuits blanches, ses doigts en sang. Il était fier d'elle, fière de ce qu'elle accomplissait. Il avait dit tout ça avec retenue, comme toujours. D'ailleurs, il n'avait pas tout dit en mots mais Mee Kyung compris tout de même. Lorsqu'il la quitta, la jeune femme n'hésita plus et décrocha le téléphone.
La rentrée suivante, Mee Kyung partit pour Londres.

Le succès d'une étoile

Mee Kyung fit un parcours exceptionnel. Malgré ses craintes, elle se lança corps et âme dans le travail et la conquête de son succès, travaillant d'arrache-pied et refusant le découragement. Elle appris également qu'on ne peut pas toujours éviter la compétition, qu'on peut seulement ne pas la laisser nous atteindre. Elle découvrit aussi que dans ce monde, dans cette montée vers le succès, elle serait à nouveau partagée, prise entre sa féminité, son désir d'être elle-même encore une fois, pas seulement la belle femme que les autres veulent, et la part « masculine » qu'il faut déployer pour arriver au succès. C'est ce qu'on dit, n'est-ce pas, des femmes qui ont réussi : elles ont les dents qui raillent le parquet deux fois plus que les hommes, elles sont même bien plus hommes que les hommes. Le monde de la mode est un jungle, on doit se battre. On devient un requin. Un requin aux talons hauts et en tailleurs révélant une paire de jambes interminables. Un visage d'ange, une beauté fraiche, une élégante douceur, mais tellement intimidante !
Mee Kyung avait un don, un monde à elle, des idées et beaucoup d'intelligence. Elle s'affirma comme une personne entière et jouera la carte de l'honnêteté plutôt que celle de la mascarade. Devenue la représentante de tous ceux qui sont partis tenter leurs chances avec détermination et ont défendu leurs idées avec courage, elle décida de s'installer en Corée où elle créa sa propre maison de prêt à porter, avant d'en ouvrir également une en haute-couture, avec l'intention de faire rentrer la Corée du Sud dans la lumière et de donner un nouveau souffle au pays. « C'est ma façon de redynamiser l'économie du pays. J'ai le rêve que la Corée devienne la destination des gens qui veulent réaliser leurs rêves. Je suis coréenne et je serais fière d'appartenir à un pays qui bouge, où les jeunes ont un avenir devant eux et les moyens de réaliser leurs projets. Un pays qui n'a pas peur de changer et où les gens ne craignent pas de saisir leurs chances, de renoncer à leur confort pour aller au bout de leur passions. » citeront tous les journaux du pays.
Elle devint vite un personnage publique et engagé, porte-parole d'une association pour la lutte contre le sida et pour l'éducation des enfants et se démarqua par sa gentillesse et sa générosité. Elle surprit tout le monde en venant proposer son aide pour la kermesse d'une école publique dont les fonds devaient servir à faire venir un écrivain connu. La jeune femme fit plusieurs campagnes et des défilés utilisant des gens inconnus rencontrés au hasard des rues comme mannequins. Elle créa une multitude de petits clips diffusés sur internet faisant appel à des chanteurs, des danseurs et/ou des acteurs – parfois inconnus – pour porter ses créations. Elle entrait dans l'univers de la haute-couture. Les fonds de son premier défilé revinrent à une association pour la lutte contre la leucémie. Sa maison de couture portera le nom de sa mère. La même année, elle participa à un marathon organisé pour sensibiliser les gens aux dons d'organes et de moelle osseuse.

1+1

Cela faisait deux ans qu'elle s'était installée en Corée lorsqu'elle rencontra l'inspecteur de police Jung Wan alors qu'il enquêtait dans sa maison de couture. Il était beau. Mee Kyung n'avait jamais vu des yeux noirs comme les siens. De toute évidence, elle ne l'avait pas laissé indifférente non plus. Il attendit un temps respectable après la fin de l'enquête avant de lui téléphoner pour la première fois. Mais il est difficile d'avoir une vie amoureuse quand on a un emploi du temps aussi plein que celui de Mee Kyung. Cela ne l'effraya pas et, à la grande surprise de Mee Kyung, ils se retrouvèrent une nuit à dîner dans le bureau de la jeune femme. Ils avaient longuement discuté. Il l'avait fait rire aussi. Mee Kyung se souvint qu'ils avaient parlé d'art. Avec lui, elle pouvait partager le frisson d'émotions que peut transmettre un tableau, un poème, une photo, un film, une sculpture, une musique... Avec lui, elle pouvait s'échapper, rire comme une adolescente romantique. Avec lui, elle pouvait tout dire. Avec lui, elle pouvait construire.
Mais Jung Wan était aussi un excellent flic. Un jour, le commissaire le fit venir dans son bureau. Le commissaire avait beaucoup de respect pour Jung Wan, il connaissait la valeur de l'inspecteur. Ils discutèrent longuement dans le bureau du commissaire. Le soir venu, Jung Wan fut surpris de trouver sa femme endormie dans un fauteuil du salon, mais sans tissus ou outils à dessin autour d'elle. Elle avait du l'attendre. Il s'approcha en silence et la regarda dormir un instant, paisible. Il sentit la tristesse l'étreindre et il soupira. Comment lui annoncer ? Que dira-t-elle ? Il s'était promis de prendre la décision avec elle, malgré tout, il devait admettre que son côté flic le rongeait et aurait voulu accepter aussitôt. Il regretterait, c'était presque certain, s'il devait dire non au commissaire, mais pour elle... Pour elle, il pourrait le faire ! Doucement, il réveilla Mee Kyung. Elle sourit dès qu'elle le vit.
« Bonsoir ! » murmura-t-elle, en lui caressant tendrement la joue du bout des doigts. « Tu as une sale tête ! »
« Je sais. » murmura-t-il avec un sourire. Elle était vraiment rayonnante ! « Je sais qu'il est tard, mais j'aimerais qu'on parle tous les deux. »
« Moi aussi, je voulais te parler, à vrai dire. Mais vas-y, je t'écoute ! » dit-elle en lui faisant une place auprès d'elle sur le canapé.
Il s'y installa et lui prit la main. Il ne savait comment présenter les choses. Il caressa lentement le dos de la main de Mee Kyung du bout des doigts avant de commencer :
« Le commissaire m'a parlé aujourd'hui. Il a besoin de mon aide. Pas seulement lui, en fait, c'est la brigade des stups qui a surtout besoin du meilleur agent possible. »
Mee Kyung sentit monter l'inquiétude peu à peu. La brigade des stups ? Le meilleur agent possible ? Le meilleur agent pour quoi ?
« Le commissaire veut me mettre sur leur affaire... en tant qu'agent infiltré. »
Ils le voulaient comme agent infiltré pour faire tomber un réseau de trafiquants de drogue ? Un agent infiltré dans ce réseau !
Mee Kyung encaissa sans rien dire.
« Je ne peux pas te donner de détails... »
« Qui sont-ils ? Ces trafiquants, qui sont-ils ? Ils ont bien un nom ? » souffla Mee Kyung le plus calmement possible.
« La mafia coréenne »
Mee Kyung sentit son coeur avoir un raté. Elle ne connaissait de ce gang coréen que ce quand disaient les médias et c'était déjà bien suffisant. La mafia coréenne formait l'un des plus gros réseaux criminels de Corée. Séoul était un peu leur quartier général mais leur réseau de trafic s'étendait jusque dans les pays voisins. Armes, drogues, actes criminels allant du vol au meurtre le plus abjecte... Ils formaient une sorte de mafia, une immense famille, unie par la violence et la peur. Pouvait-on seulement infiltrer une telle organisation ?
« Combien de temps durerait cette mission ? » demanda-t-elle en essayant de tenir ses émotions à distance.
« On ne peut pas le dire d'avance. Si ça marche et que j'arrive à les infiltrer... »
Mee Kyung n'entendit pas la suite. Son visage blanchit aux mots de son mari.
« Si ça marche... », « Si ça marche... », « Si ça marche... », « Si ça marche... », « Si ça marche... »
Et si ça ne marche pas ? Qu'arrivera-t-il s'il est découvert ? Que fera-t-on à son mari ?
Mee Kyung sentit la main rassurante de son mari sur la sienne, malheureusement, bien loin de calmer son angoisse, cela ne fit que la rendre plus présente.
Pourquoi maintenant ? Pourquoi ce soir ? Ce soir, ils auraient dû parler d'avenir ? Un avenir heureux...
Ses yeux cherchèrent ceux, rassurants, de Jung Wan.
« Ca va aller ! Je vais m'en sortir ! » lui murmura-t-il calmement.
Il ne semblait pas inquiet. Il semblait plutôt... décidé. Il avait envie d'accepter, c'était son devoir de flic. Son métier, il l'avait dans le sang, dans le coeur. Il était le meilleur flic qu'ils pouvaient trouver pour cette affaire, Mee Kyung le savait, tout comme le commissaire. Et il était prêt à le faire ! Malgré les risques : être découvert, ne plus jamais rentrer à la maison, ne plus revoir sa femme, être privé d'elle pendant un temps inconnu – des années sans doute... Mee Kyung était perdue. Elle ne savait plus quoi faire... Il y avait quelques heures encore, elle se faisait une joie de lui annoncer la bonne nouvelle, mais maintenant... Devait-elle lui dire ? Il risquait de refuser cette mission... Pour autant, avait-elle le droit de lui cacher une telle information ?
« Moi aussi, j'ai quelque chose à te dire... » commença-t-elle en baissant les yeux. « Je... Je viens de recevoir mes résultats de prise de sang. Je suis enceinte ! »
Jung Wan se leva sans rien dire, se massa les paupières. Mee Kyung ne savait plus ou se mettre, quoi dire, quoi faire. Elle se leva et vint à sa hauteur. Il sentit la main de sa femme se posait sur son épaule.
« Je suis désolé. » murmura-t-il. « Ce n'est sans doute pas la réaction que tu espérais... »
« A vrai dire, je n'avais pas imaginé que j'aurais à te l'annoncer dans un contexte pareil ! »
Il sourit, lui fit face. Ses doigts caressèrent son visage tandis que ses yeux en goutaient chaque détail.
« Je vais être père ! »
Mee Kyung sourit elle aussi tandis qu'il la serrait dans ses bras.
« Tu dois accepter cette mission. » murmura Mee Kyung, le visage fourré contre l'épaule de son mari. « Si tu ne le fais pas, tu t'en voudras toute ta vie !... Et puis, ils ne trouveront jamais un meilleur flic que toi ! » sourit-elle.
« Ma famille aussi a besoin de moi ! Comment est-ce que je pourrais rester loin de toi en sachant que tu attends notre enfant, que je ne pourrais pas être là quand il viendra au monde, que je ne pourrais pas le voir une seule fois... »
« Tu le verras lorsque tu rentreras à la maison. » assura Mee Kyung d'une voix douce. « On t'attendra, fusse-t-il pendant dix ou vingt ans. Je lui parlerais de toi tous les jours, je lui apprendrais à te connaître... Et tu pourras sûrement venir fureter dans les parages incognito si l'envie te prend de nous voir ! »
« ... »
« Même père, tu resteras toujours un flic. »
« Je sais... »
Deux jours plus tard, Jung Wan ne rentra pas chez lui le soir.

La vie dans l'angoisse...

Commença alors pour Mee Kyung une autre vie. Une vie d'attente, de peur parfois, d'angoisse, de souvenirs aussi. Des mois après que Jung Wan l'ait quitté, Mee Kyung fut interpellée par le gros titre d'un journal.

MEUTRE ET ACTE DE NECROPHILIE SUR UNE JEUNE FILLE DE 16 ANS,
LA MAFIA COREENNE GAGNE UN NOUVEAU MEMBRE.

Une photo macabre montrait une belle jeune fille couchée sur le dos, jambes écartées, vêtements arrachés, le visage encore juvénile zébré par quelques mèches de longs cheveux colorés, les yeux ouverts mais fixes, la peau décolorée sur laquelle marquée des bleus et des marques d'étranglement autour de son cou. Ses vêtements étaient imprégnés de sang.

Main tremblantes, Mee Kyung passa en page 2 et 3 où l'affaire était expliquée plus en détail :

Une jeune lycéenne, Eun Jung, a été découverte hier, vers 14h, dans le parc municipale du fleuve Han. C'est un jardinier qui découvrit le corps à moitié déshabillé, abandonné derrière un bosquet. Ses parents, inquiets de ne pas voir rentrer leur fille de 16 ans hier soir, ont prévenu la police de sa disparition. Les inspecteurs ont alors reconnu la jeune victime qui attendait à la morgue qu'on l'identifie.
D'après les premières constatations, Eun Jung aurait été attaquée alors qu'elle rentrait de son cours de danse, coupant par le parc comme à son habitude. Elle sera poignardée 6 fois avant de mourir étranglée par ses agresseurs. Fait plus terrifiant encore, la jeune fille aurait été violée après sa mort. Aucune empreinte, ni aucune trace d'ADN n'ont pu être exploitées mais les experts ont recensé plusieurs traces de pas, ce qui laisse supposer qu'il s'agirait d'un acte collectif.
Une source sûre nous a également révélé que cette agression est reconnue comme la fin de l'initiation pour les nouveaux membres de la mafia coréenne. Afin d'en devenir membre, le prétendant doit prouver son appartenance au gang en assassinant une jeune femme avant de la violer. Par ailleurs, plus le candidat représente un membre intéressant pour la mafia, plus la victime se doit être jeune. Il semblerait donc que la mafia. continue de s'agrandir et qu'elle vienne même de recruter un membre important, une révélation qui ne manque pas d'inquiéter les services de police. La brigade des stupéfiants est en ce moment même...


Mee Kyung ne parvint même pas jusqu'à la fin de l'article. Sa vue se brouilla, ses mains tremblaient. Elle sentit son sang quittait son visage tandis que la tête lui tournait. C'était impossible ! Ca ne pouvait pas être Lui ! Il n'aurait jamais fait une chose pareille ! Il ne pouvait pas... !
Son estomac se révulsa et Mee Kyung courut vomir au toilette.
Qu'allaient-ils faire de Jung Wan ?
Après cet incident, Mee Kyung n'eut plus aucun signe de vie de Jung Wan. Tous les jours, elle vivait dans l'attente, entre angoisse et espoir. Une nuit pourtant, elle fut réveillée en entendant du bruit dans sa chambre. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle découvrit un homme en train de fouiller dans les tiroirs d'une commode. Elle se redressa, alluma la lumière.
« Mais qu'est-ce que... »
Elle n'en dit pas plus. Il lui fallut plusieurs secondes, alors que l'intru s'était tourné vers elle, avant de reconnaître Jung Wan. Il portait un vieux jean, et un marcel noir sur un blouson de cuir de la même couleur. Elle devina néanmoins des tatouages sur son bras et son torse. Ses cheveux et sa barbe avaient poussé, ses traits étaient tirés. Il avait maigri. Sa peau était plus pâle mais son visage semblait plus dur et sombre qu'avant. Mais ses yeux, surtout, semblaient hagards. Ses pupilles étaient dilatées, brillantes, tandis que ses yeux avaient rougis. Il est défoncé, devina Mee Kyung.
Son mari, lui, ne sembla pas la reconnaître. Il se précipita sur elle. Elle fut plus rapide et parvint à s'extraire du lit, mais il la rattrapa par le bras et l'immobilisa contre un placard. Elle voulut crier, mais il lui mit une main sur la bouche. Elle entendit alors des bruits dans l'appartement. D'autres personnes étaient là. L'idée qu'ils découvrent sa fille endormie s'imposa à elle. La colère se mella alors à la peur et Mee Kyung qui chercha à se libérer de son mari mais Jung Wan resserra son emprise et lui fit signe de se taire. Il avait l'air nerveux et une intuition poussa la jeune femme a lui obéir.
« Je suis désolé. J'aurais du être seul mais il fallait qu'ils viennent, tu comprends ? J'ai besoin de fric ! » murmura-t-il. « Il me faut de l'argent, tu comprends ? Il faut que tu m'aides ! »
Il jeta un rapide coup d'oeil vers la porte derrière laquelle on entendait toujours ses amis qui devaient sûrement fouiller l'appartement.
« Ton père te remboursera les pertes ! » sourit-il en replongeant son regard brillant dans le sien. « « Donnes moi ton fric, bordel ! Où as-tu mis l'argent ? »
Mee Kyung chercha du regard son sac à main mais il était déjà renversé par terre. Il avait sûrement dû déjà se servir. Alors, elle lui indiqua du regard le tableau au-dessus de son lit. Il s'approcha du tableau, la maintenant dos contre son torse, ses mains bloquées par son bras, une main toujours sur la bouche. Sans faire de bruit, il écarta le bord du tableau, se qui découvrit une enveloppe accrochée derrière. Il l'arracha d'un geste et l'ouvrit, fébrile, pour vérifier son contenu. Lorsqu'il découvrit les billets, il sourit et relâcha légèrement son emprise. Au moment où il ouvrit la bouche pour parler, des pleurs d'enfant retentirent dans l'appartement.
« Non ! » s'écria Mee Kyung qui s'échappa des bras de son mari pour se précipiter dans le couloir.
Jung Wan n'opposa aucune résistance à sa femme tandis qu'elle quittait la pièce, figé, éberlué. Aussitôt dans le couloir, Mee Kyung se fit repérer par l'un des voleurs qui en appela d'autres tandis qu'il essaya de l'attraper. Le coeur cognant contre sa poitrine, elle l'esquiva et parvint à pénétrer dans la chambre de sa fille. Tout juste découvrait-elle les deux hommes dans la chambre du bébé, l'un penché sur le berceau, l'autre fouillant dans les tiroirs, qu'un quatrième homme la saisissait par la taille. Mee Kyung hurlait tandis que les hommes criaient des obscénités et se réjouissaient. En riant, ils appelaient Jung Wan à se joindre à la fête. Mee Kyung se débattait dans tous les sens, donnait des coups de pieds dans le vide, griffait tout ce qu'elle pouvait, mais les hommes étaient plus forts. Ils la jetèrent sur la table à langer qui couina sous le poids de la jeune femme. Tandis qu'ils la maintenaient, elle aperçut son mari qui avait rejoint les quatre voleurs. Les autres lui donnaient des tapes sur l'épaule, le poussant à s'occuper d'elle. C'était à peine si le cerveau de Mee Kyung était capable de traduire ce qu'elle entendait. Elle n'en avait pas besoin pour savoir ce qui allait lui arriver. Elle repensa soudain à la fille qui s'était fait assassinée avant d'être violée par un mafieux et la peur remonta. Elle ne pouvait pas mourir ! Qui s'occuperait de sa fille sinon ? Elle devait la protéger ! Elle devait veiller sur elle ! Jung Wan la fixait toujours mais c'était comme s'il ne voyait qu'un morceau de viande. Il ne semblait pas la reconnaître et pourtant il ne pouvait détacher son regard d'elle. Comme si une partie de lui savait ce qu'il s'apprêtait à faire. Comme s'il savait qui elle était... Sa femme, la mère de sa fille...
*Jung Wan... *
Mee Kyung se retint de prononcer le nom de son époux, consciente que se serait condamner son mari à mort. Elle devait agir comme si elle ne le connaissait pas... Comme si c'était un inconnu qui allait pénétrer en elle de force, l'agresser, la déchirer. Peut-être la tuer avant de s'occuper de son bébé...

Une famille enfin réunie...

Mee Kyug ouvrit péniblement les yeux. Elle avait encore travaillé tard cette nuit... D'un geste machinal, elle saisit son téléphone et en ouvrit le clapet.
« Allo ? »
« Mee Kyung ? » demanda une voix masculine qu'elle reconnut aussitôt.
« Commissaire ! Que se passe-t-il ? Quelque chose est arrivée ? »
Mee Kyung sentait déjà la peur lui serrer la gorge et son coeur battre plus fort dans sa poitrine.
« Il faudrait que vous veniez au commissariat, s'il vous plaît ! C'est fini ! »
Il était quatre heure du matin mais Mee Kyung l'ignorait. A peine avait-elle racroché qu'elle était déjà au volant de sa voiture et se dirigeait à toute vitesse vers le commissariat.

Lorsqu'elle arriva à l'étage de la criminelle, le porte-bébé contenant sa fille à la main, elle aperçut tout de suite le commissaire qui l'attendait sur le pas de la porte de son bureau. Elle traversa le couloir pour le rejoindre.
« Quand va-t-il arriver ? » demanda-t-elle aussitôt.
« Il est en route en ce moment même ! » lui affirma le commissaire calmement. Il avait vieilli durant ses trois dernières années, Mee Kyung savait qu'il s'était beaucoup investi dans cette enquête et qu'il s'était sincèrement inquiété pour son homme. Il avait l'air fatigué et Mee Kyung remarqua qu'il avait le bras en écharpe et la chemise tâchée de poussière et de sang.
« Vous êtes blessé ? » s'inquiéta-t-elle.
« Ce n'est rien ! Les risques du métier ! » sourit-il.
Mee Kyung sentit les larmes lui montaient aux yeux, sans trop savoir pourquoi.
« Vous y étiez, n'est-ce pas ? » demanda-t-elle tandis qu'une larme lui échappa.
« Ca c'est bien fini, ne pleurez pas ! Votre mari a été un policier exemplaire ! On a réussi à les avoir ! » dit-il la voix ferme, une fierté et de l'émotion transparaissant dans ses mots.
« Cependant... » reprit-il, « J'aimerais vous parler en attendant que Jung Wan n'arrive. Venez par ici, nous serons plus tranquilles ! Ne vous en faites pas, vous ne le manquerez pas quand il arrivera ! » la rassura-t-il tandis que Mee Kyung hésitait, jetant un coup d'oeil vers l'ascenseur. Elle accepta de le suivre jusqu'à un banc un peu à l'écart sur lequel ils s'assirent tous les deux. Le comissaire la regarda un instant avant de commencer, cherchant ses mots :
« A propos de votre mari... Il est possible qu'il ne soit plus tout à fait l'homme que vous avez quitté il y a trois ans, vous le savez ! Il a vécu des choses terribles, en a fait aussi, et ces choses peuvent laisser des traces à l'intérieur. Ca peut vous changer. Jung wan ne sera peut-être plus jamais l'homme que vous avez épousé... Vous devez en être consciente ! Je sais que vous êtes impatiente de retrouver votre mari, mais il est possible qu'il ne soit plus cet homme, en tout cas pour le moment ! Ca sera peut-être difficile, mais je vous demande d'être patiente avec lui ! Je sais qu'il vous aime et qu'il aime sa fille !... »
« S'il vous plaît... ! » murmura Mee Kyung pour qu'il se taise. De nouvelles larmes coulaient le long de ses joues. Elle baissa les yeux et les essuya à la hâte.
« Je suis désolée ! » s'excusa-t-elle. « Ecoutez... Je sais que vous aimez Jung wan, vous aussi, et je vous promets que je ferais preuve de toute la patience nécessaire. Je veux seulement retrouver mon mari et qu'il puisse enfin connaître sa fille. »
Le commissaire sourit lorsqu'enfin les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Mee Kyung se leva et son coeur s'arrêta tandis que Jung Wan s'avançait dans le couloir. Il portait un jean abimé et taché de sang, un t-shirt noir déchiré et sale et montrait de nombreuses blessures, dont quelques unes sérieuses. Une chemise noire avait été jetée sur ses épaules. Ses cheveux étaient en désordre, pleins de poussière et sales. Il boitait. Mee Kyung s'arrêta lorsqu'elle déboucha lentement sur le couloir. Elle ne voulait ni l'effrayer, ni le mettre mal à l'aise, mais elle avait du mal à contenir son impatience et à sa nervosité. Elle avait chaud, du mal à respirer, transpirait. Ses doigts déchiraient les petites peaux autours de ses ongles avec nervosité. Comment réagirait-il face à elle ? Face à son enfant ?
C'est ce délicat moment que choisit sa fille pour se réveiller et à se mettre à pleurer.
« Shut ! Shut ma chérie ! Ca va ! Tout va bien ! » murmura Mee Kyung au jeune enfant. Elle jeta un regard inquiet vers Jung Wan, qui attendait en silence et déglutit. Il avait l'air plus mal à l'aise encore. Mee Kyung se força à un sourire timide d'excuse tandis qu'elle calmait l'enfant. Lorsque la petite fille cessa ses pleurs, Mee Kyung vit Jung Wan faire un premier pas. Il marcha lentement vers elle. Mee Kyung baissa les yeux, intimidée. Un instant, elle repensa à l'homme qui l'avait violée devant sa fille, en pleine nuit, alors qu'il venait voler chez elle. Peut-être y pensa-t-il aussi car il baissa les yeux.
« Elle est magnifique ! » dit-il avec un sourire timide en tendant doucement une main vers l'enfant. Les yeux curieux, la petite fille attrapa les doigts de Jung Wan qui sourit comme s'il goutait au plus grand bonheur de sa vie.
« Oui, c'est vrai ! Elle est adorable !... Elle s'appelle Lucile-Phil Soon. »
« Elle a quel âge ? » demanda-t-il soudain plus triste.
« Deux ans. Depuis le 12 Mai. »
« Deux ans déjà ! Je... Je suis désolé d'avoir été absent tout ce temps ! » s'excusa-t-il.
« Tu n'as pas à t'excuser ! » le coupa aussitôt Mee Kyung. « Tu as fait ton devoir, et tu les as eu ! » s'efforça-t-elle de sourire.
« Mais j'ai manqué tellement de choses ! »
« Tu peux encore les rattraper. Tu as tout le temps pour ça. »
« Et toi ? Pourras-tu me pardonner ? Je... »
« Arrête, s'il te plaît ! Pas maintenant ! »
« ... »
« Laisse moi d'abord récupérer mon mari ! » murmura-t-elle.
« Je comprend ! Ca ne fait rien ! » souffla-t-il. Avec précaution, ses doigts osèrent se promener sur la joue de Mee Kyung, qui frissonna malgré elle.
Combien de temps avait-elle attendu son mari ? Depuis combien de temps espérait-elle ?
« Tu veux qu'on rentre à la maison ? » demanda-t-elle.
« Bien sûr. » murmura-t-il en lui prenant la main.
Ils quittèrent ainsi le commissariat, comme une famille ordinaire...

Le lendemain matin, il était 9h37 du matin lorsque Mee Kyung ouvrit les yeux. Le soleil inondait déjà la chambre. Mee Kyung tata la place à côté d'elle. Elle était vide et froide. La jeune femme se redressa vivement. Si les draps n'avaient pas été froissés et repoussés, elle aurait pu croire que personne n'avait dormi à ses côtés. Elle se leva, enfila sa robe de chambre en soi et sortit dans le couloir, prise entre un nouveau bonheur et sentiment de calme et une ancienne angoisse qui l'avait suivie pendant trois longues années. Elle retrouva enfin son mari. Il était debout dans la chambre de sa fille, tourné vers la fenêtre.
« Hey ! » murmura Mee Kyung en s'approchat. « Est-ce que ça va ? »
« Oui, j'ai... je n'ai juste plus l'habitude de faire la grasse matinée ! » sourit-il.
« Je suis désolée ! Tu veux un café ? »
« j'en ai déjà pris trois ! » avoua-t-il, l'air embarrassé.
« Ca ne fait rien ! » le rassura-t-elle.
« Tu mets le café dans le placard de gauche maintenant ? »
« Oui, c'est vrai... Je... J'aurais du te le dire ! »
« Tu ne pouvais pas deviner ! » sourit-il. « Je... Je vais m'acheter le journal, tu as besoin de quelque chose ? »
« Non, merci. Je vais en profiter pour prendre mon thé ! »
« Oui. D'accord ! »
Mee Kyung le regarda partir puis chercha des yeux par la fenêtre donnant sur l'entrée de l'immeuble. Quelques instants plus tard, elle le vit sortir dans la rue, toujours son blouson de cuir sur le dos. Il fit quelques pas lorsqu'une voiture s'arrêta brusquement en faisant crisser ses pneus. Un coup de feu retentit dans la rue qui rebondit dans sa tête tandis qu'elle voyait son mari s'écroulait sur le sol. Ses pieds se dérobèrent sous elle et elle tomba à genoux, les mains accrochées au rebord de la fenêtre. Son mari... ils venaient de tuer son mari ! Ce n'était pas possible ! Ils venaient de tuer son mari !

De nos jours...

Trois ans déjà été passé. Pourtant, Mee Kyung n'ait pas parvenu à retrouver l'amour. Incapable de faire à nouveau suffisamment confiance pour pouvoir partager une relation sérieuse avec quelqu'un, toutes ses histoires finissent en échec. Sa vie, c'est essentiellement sa fille et son travail, difficile pour un homme de se faire une place dans son emploi du temps chargé. C'est pourquoi sa délicieuse petite soeur l'a entrainé avec elle au BTD ce soir...
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